FACE AU RISQUE de bavure qui défraye régulièrement la chronique médiatique, les élus sont sous pression. En particulier, constate le médecin-chef adjoint de la Police nationale, le Dr Laurent Magnier, « ils se plaignent d’être dépourvus de référents médicaux pour pouvoir autoriser le port d’arme à leurs policiers et assurer le suivi de ces personnels, que ce soit en termes physiques ou psychologiques ». L’AMF (Association des maires de France) déplore une situation de flou artistique, alors que les effectifs et la police nationale et ceux de la gendarmerie bénéficient de services médicaux constitués : environ 300 praticiens vacataires et une vingtaine de médecins à temps plein pour les premiers, le SSA (service de santé des armées) pour les seconds, avec des visites initiales et des contrôles obligatoires après tout arrêt de travail de quinze jours.
Situation de carence.
« En l’état actuel de la réglementation, un policier municipal qui a fait l’objet d’une admission en centre hospitalier spécialisé récupérera son arme de service sans aucune formalité, insiste le Dr Magnier. C’est pour mettre un terme à cette situation de carence qu’une convention a été passée en 2007 entre l’université Paris-Descartes et le ministère de l’Intérieur, avec, à la clé, la création du DU Médecine d’aptitude aux métiers de sécurité et au port d’armes. »
Au sein de l’UFR Biomédicale des Saints-Pères (service du Pr Christian Hervé), 130 heures d’enseignements sont dispensées. Les médecins inscrits planchent sur le cadre réglementaire et d’emploi des métiers de la sécurité, leurs modalités de recrutement et autres règles de gestion administrative. Ils reçoivent aussi une formation médicale multispécialisée : psychiatrie, neurologie, cardiologie et pneumo, ophtalmologie, ORL, médecine interne et suivi médicopsychologiques (psychologie du recrutement et de soutien, médecine prédictive). Huit heures sont aussi au menu pour évoquer l’éthique et la déontologie.
« Ces normes médicales sont d’autant plus délicates et indispensables à maîtriser, note le Dr Magnier, coordinateur pédagoqique du DU avec le Dr Philippe Cappart, médecin-chef de la Police nationale, que sous l’influence de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations), les listes de pathologies qui entraînement l’inaptitude automatique ne sont plus en vigueur. »
20 000 détenteurs d’arme concernés.
Ce nouvel encadrement médical vise, outre les quelque 5 000 policiers municipaux armés, les 10 000 agents des Douanes, les 2000 gardes de l’Office national de la chasse, les 1 000 agents de sécurité de la RATP et leurs homologues, 1 000 également, en service à la SNCF. Pas moins, au total, de 20 000 détenteurs d’armes intervenant dans le cadre de missions de service public sont concernés. À ce jour, trois promotions de 25 médecins chacune ont été formées. Paris-Descartes restant la seule université française à proposer ce diplôme aux praticiens référents, l’emploi du temps a été réaménagé autour de trois modules annuels de 48 heures, pour faciliter le suivi par les non-Parisiens.
www.biomedicale.parisdescartes.fr/, TÉL. 01.42.86.22.01.
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale