Bordeaux conserve son titre ! Pour la deuxième année consécutive, le major des Épreuves classantes nationales (ECN), sésame vers l’internat, est issu des rangs de la fac girondine. À 23 ans, Gaétan Basile, originaire des Landes, est arrivé premier du concours de l’examen devant plus de 9 000 externes. Au lendemain des résultats, il confie au « Quotidien » ses envies pour la suite de son internat, alors que son cœur balance entre oncologie, hématologie ou rhumatologie.
LE QUOTIDIEN : Comment avez-vous réagi hier soir à la publication du classement ?
GAÉTAN BASILE : Je ne savais pas comment réagir, j’étais en train de trembler tout seul devant mon ordinateur ! Je suis très content, on ne peut jamais s’attendre à finir aussi bien classé. Et de manière générale, c’était une vraie délivrance d’avoir fini les ECN. C’est aussi l’opportunité pour moi de pouvoir choisir ce que je veux faire, et où, c’est très important.
Quelle spécialité allez-vous choisir ?
J’ai plusieurs idées en tête mais rien d’arrêté pour l’instant ! Je sais que je veux m’orienter vers une spécialité médicale et j’ai beaucoup aimé mes stages à Bordeaux en oncologie, hématologie et rhumatologie. A priori, je m’orienterais plutôt vers l’une de ces trois spécialités, mais je vais utiliser le temps de l’été au mieux pour me poser et réfléchir au choix à faire. Cet été, je compte repasser un peu partout dans les services et me faire par exemple une idée de l’exercice de la rhumato en ville. Par contre, je n'ai pas encore réfléchi au choix du CHU !
Comment se sont déroulés ces trois jours d’épreuves intenses ?
J’étais assez content du travail que j’avais fourni, peu importe le classement que ça allait m’apporter. L’épreuve de lecture critique d’article (LCA) est toujours un peu plus compliquée, originale, et on a du mal à se situer. Il y avait deux texter à analyser, un essai clinique et une étude observationnelle, ça restait un petit doute pour moi, mais au final l’épreuve s’est bien passée.
Comment avez-vous organisé vos révisions ?
Je suis plutôt du genre très organisé ! Jusqu’au concours blanc, j’ai utilisé tout mon temps pour revoir, une à une, toutes les matières et faire un premier tour de programme. Ensuite, je n’avais plus le temps de tout revoir une seconde fois, donc j’ai fait comme j’ai pu et établi un planning pour ne pas me faire submerger.
Vous accordiez-vous des moments de détente ?
Oui pas mal ! J’allais nager deux fois par semaine et j’essayais de voir mes amis les plus proches. Même si je ne prenais pas d’énormes pauses, j’ai essayé de faire ce dont j’avais besoin pour me sentir bien. J’ai un groupe d’amis soudé, et nous avons tous été un soutien les uns pour les autres au cours de ces dernières années, c’est très important.
Avez-vous toujours voulu être médecin ?
Au lycée, j’étais un peu perdu et j’hésitais entre la PACES et une prépa scientifique. Finalement, je me suis dirigé vers les études de médecine et, dès la deuxième année, j’ai su que ça allait me plaire toute ma vie. J’ai beaucoup aimé l’externat, aller en stage au contact des patients, discuter avec eux. Après trois ans d’études, ça concrétise le fait que c’est bien le métier que l’on aime et que l’on veut faire.
Qu’est-ce qui était pour vous le plus dur dans ces six années d’études ?
Le plus dur pour moi était cette 6e année, car elle était longue ! Nous sommes toujours en train de travailler et même si on s’accorde des choses à côté, des sorties, il y a une pression mentale constante. Aussi, le fait d’être systématiquement classé par rapport aux autres n’était pas forcément facile, tout comme le fait de voir des gens autour de nous pour qui c’est très difficile… C’est compliqué de gérer tout ça en même temps, tout en faisant son propre chemin.
Un conseil pour les externes qui vont entamer cette sixième année à la rentrée ?
Je pense que le plus important c’est de travailler à un rythme qui vous convient, tout en gardant une vie à côté. C’est tellement long que, si l'on commence à travailler au-delà de ses capacités, on ne peut pas tenir. Ce qui permet de tenir c’est un travail régulier, tout au long de l’année, en étant bien dans sa tête.
Avez-vous déjà des projets pour cet été ?
Je vais rentrer dans les Landes, voir mes amis, faire les fêtes de village. Sortir et profiter !
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