La médecine «gé» fait le plein

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Publié le 30/09/2022
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Pas à pas, la médecine générale prend du galon. En 2021, fait très symbolique, la spécialité avait - une fois n'est pas coutume - été choisie par la major de promo des ECN. Si la médecine gé se situe toujours vers le bas de classement des spés les plus attractives (39e position en 2022, 40e en 2021), pour la seconde année consécutive, les 3 388 postes offerts ont tous été pris. Un succès loin du désamour d'il y a quelques années. En 2018, 150 places de généralistes étaient restées vides, près de 200 postes vacants en 2017 ou en 2016… « Désormais, la médecine générale n’est plus considérée comme un choix par défaut ! », se réjouit Barbara Bégault, porte-parole de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Pour la future généraliste, la spécialité échouait tout simplement « à se faire connaître » des jeunes. « C’est une très belle discipline, transversale, qui concerne tous les âges de la vie et tous les domaines de compétences, elle amène à une relation privilégiée avec le patient mais surtout elle nous permet de façonner notre exercice à notre manière », soutient Barbara Bégault.

Un exercice flexible et qui permet de miser aussi sur l’attractivité des territoires, en raison du nombre de postes proposés. En 2022, c’est Rennes qui arrive en tête des CHU les plus attractifs pour les internes de médecine générale, suivi de Grenoble, Lyon, La Réunion et Montpellier. Des villes qui attirent par leur qualité de vie et l’attractivité de leur formation, « par exemple l’exercice de la médecine de montagne à Grenoble », analyse Barbara Bégault. À l’inverse, des villes comme Limoges, Tours, Amiens et Dijon font partie de lieux d’affectation les moins prisés des futurs généralistes.

Fort de ce succès, l’Isnar-IMG « continuera de demander » chaque année des postes d’internes supplémentaires dans cette spécialité. Mais alors que de nouvelles menaces de régulation planent sur futurs généralistes, notamment avec la mise en place de la quatrième année d'internat, la porte-parole du syndicat redoute que des décisions politiques brutales nuisent à l'attractivité retrouvée de la médecine générale et « mettent en péril son avenir même ».


Source : Le Quotidien du médecin