Sans maîtrise des algorithmes, les médecins risquent l'obsolescence.
L'alerte a été donnée lors d’une conférence organisée par le Comité permanent des médecins européens (CPME) et l'Ordre des médecins allemands, dans le cadre de la présidence allemande de l’UE. De nombreux représentants d’associations médicales nationales ont partagé leur inquiétude sur les « faibles » compétences numériques de la profession.
Un constat à mettre en parallèle avec la progression exponentielle de la e-santé qui s'amplifie avec la crise du Covid-19. Certes, les médecins savent utiliser les principaux outils connectés ou de pratique à distance. Mais il serait bienvenu qu’ils comprennent aussi comment s’écrivent certains algorithmes, afin que ceux-ci s’adaptent à leurs besoins et qu’ils en conservent la maîtrise.
Pourtant, admet le président du CPME, le Pr Frank Ulrich Montgomery, non seulement les médecins continentaux ne sont pas (ou peu) formés à l’intelligence artificielle, mais ils ne sont majoritairement pas motivés pour le faire ! Outre le manque de temps, l’âge moyen de la profession ne joue pas en faveur d’un tel intérêt. Plus grave, la situation n’est guère meilleure parmi les carabins, comme le reconnaît l’Association européenne des étudiants en médecine. À quelques rares exceptions, notamment en Estonie et en Finlande, les formations au numérique brillent par leur absence dans les cursus.
Autodiagnostic en ligne
Dans le même temps, les patients utilisent de plus en plus fréquemment les outils numériques, au point qu’aujourd’hui, en Europe, 50 % d’entre eux font une recherche en ligne (et souvent un autodiagnostic) avant d’aller consulter. Les questions éthiques – dont celles de la responsabilité des médecins lors des examens à distance – mais aussi le stockage des données et le respect de la confidentialité sont loin d’être toutes résolues, a regretté aussi la députée médecin Claudia Schmidtke.
Pour le Pr Peter Bobbert, qui s’exprimait au nom de l'Ordre allemand, le médecin doit non seulement mieux comprendre les outils numériques en santé, mais aussi en expliquer, sinon le fonctionnement, du moins l’intérêt réel à ses patients. Une façon de consolider la relation de confiance et le colloque singulier, « règle d’or » à ses yeux de l’exercice médical.
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