Contre les déserts, les carabins veulent plus de stages en ville et des internats ruraux

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Publié le 22/08/2018
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

À quelques jours de la rentrée scolaire, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) présidée depuis juillet par Clara Bonnavion, a formulé mercredi quelques solutions pour inciter les futurs médecins à exercer en zone désertifiée.

L'ANEMF estime notamment primordial de développer les stages hors CHU dès l'externat, en orientant les étudiants « au sein des différents centres hospitaliers de la région (...) et dans le même temps faire découvrir la médecine ambulatoire aux étudiants ». « L'objectif est de montrer à l'étudiant le panel de possibilités d'exercice et d'évolution de carrière qui s'offre à lui en dehors du CHU », argumente le syndicat. Décloisonner les stages et découvrir d'autres modes d'exercice doit aussi passer par l'augmentation du nombre de maîtres de stage universitaire (MSU), ajoute l'ANEMF, statut qu'il qualifie de « trop contraignant pour être attractif ».

Pour un vrai guichet unique lors de l'installation

Une revalorisation de la prime de rémunération des MSU exerçant dans les zones sous-denses est jugée indispensable. « Trop faible » (300 euros/mois pour un externe et 600 euros/mois pour un interne), elle ne permet pas de compenser la perte de temps de travail que l'encadrement engage, estime l'association. L'ANEMF préconise la création d’un statut de maître de stage (MS) « accessible pour toutes les spécialités, affranchi des missions universitaires et ne se concentrant que sur l’aspect pédagogique et l’encadrement de l’étudiant ». Ceux-ci seraient regroupés en pool avec les MSU au sein des universités. 

Pour accompagner les stagiaires exerçant hors CHU en zone rurale, l'ANEMF préconise de « développer les internats ruraux intergénérationnels (pour les externes et les internes) et interprofessionnels ». Elle souhaite que les jeunes diplômés soient aussi épaulés pendant toute leur démarche d'installation par les Agences régionales de santé (ARS) grâce à un guichet unique qui ferait « la synthèse de l’ensemble des aides financières pour l’installation existant sur le territoire » et mettrait en contact les professionnels et les collectivités territoriales en manque de médecin. Cette demande de longue date de la jeune génération n'a jamais été satisfaite.


Source : lequotidiendumedecin.fr