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Enseignants et étudiants opposés à une limitation de la formation à la maîtrise de stage

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Publié le 04/11/2021
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L'ANDPC aurait pour projet de réduire le financement hors quotas des formations à la maîtrise de stage. Une éventualité qui mobilise enseignants et étudiants en médecine générale. Selon eux, cette décision est à contre-courant des besoins actuels.

Crédit photo : GARO/PHANIE

L’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) n’en finit pas de mobiliser les médecins contre elle ces derniers temps.

Après la polémique récente autour de l’accès des médecins remplaçants au DPC, c’est désormais le financement des formations à la maîtrise de stage qui pose problème. D’après un communiqué commun du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), du syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg), de celui des remplaçants et jeunes généralistes (ReAGJIR), des internes en médecine générale (Isnar-IMG) et l’association des étudiants en médecine de France (Anemf), l’ANDPC envisagerait de réduire « drastiquement » l’accès à la formation à la maîtrise de stage.

À l’heure actuelle, la formation à la maîtrise de stage est prise en charge sur la période triennale à hauteur de 21 heures en hors quota. Selon les enseignants, nouveaux et futurs généralistes, le projet serait d’ouvrir cette formation en hors quota « une seule et unique fois au cours de l’ensemble de l’exercice professionnel des médecins » et pour dix heures.

« Cette mesure aboutira inéluctablement à la dégradation des conditions de formation des étudiants en médecine », regrettent-ils.

« L’ANDPC semble estimer que la formation des étudiants justifie la réalisation d’économies marginales dans son budget », déplorent les signataires. Ils soulignent par ailleurs que cette décision irait à rebours de l’évolution souhaitée de la maîtrise de stage. En effet ils rappellent qu’une nouvelle charte des MSU (maîtres de stage des universités) doit bientôt être signée, et que celle-ci prévoit outre une formation pédagogique régulière, des formations aux violences sexistes et sexuelles ainsi qu’aux risques psychosociaux et aux droits des internes. « Dans ce contexte, impossible d’accueillir cette nouvelle autrement qu’avec incompréhension et consternation »

L'ANDPC veut financer les formations conformes aux futurs objectifs pédagogiques

L’ANDPC affirme dans un communiqué qu’elle « n’envisage nullement de stopper l’accès à la maîtrise de stage qu’elle accompagne depuis 2016 », avec 11 000 médecins formés pour « un budget globale de près de 20 millions d’euros ». « La maîtrise de stage est une orientation prioritaire de DPC et le restera », assure l’ANDPC.

Même si elle élude la question de la prise en charge hors quotas ou non, elle rappelle qu’un décret est paru le 30 juillet dernier sur les conditions de l’agrément des MSU et leur formation, qui pourra être suivie notamment auprès de « toute structure enregistrée auprès de l’ANDPC ».

Les objectifs pédagogiques de cette formation doivent encore faire l’objet d’un arrêté qui sera publié prochainement. « Son objectif et son ambition sont d’encadrer de façon qualitative les formations à la maîtrise de stage, explique l’ANDPC. C’est cet objectif et cette ambition que l’ANDPC soutiendra en inscrivant son action dans le cadre de cet arrêté : sélection, référencement et financement des programmes qui y seront conformes ».

Une réponse qui risque de ne pas satisfaire, enseignants et étudiants qui « s’opposent à toute limitation de la formation à la maîtrise de stage et réaffirment la nécessité d’accorder plus de moyens à cette formation ».


Source : lequotidiendumedecin.fr