Courrier des lecteurs

Lettre à un futur confrère exceptionnel !

Publié le 14/01/2019

Cher Nicolas,

C’est par le biais du Quotidien du Médecin («Un interne mis KO lors d’une garde de noël» : 4/01/2019) que j’ai pris connaissance de tes déboires le jour de Noël. Un père de famille n’a pas hésité pour des motifs futiles de te molester, et de te laisser inconscient dans le service de pédiatrie de Gonesse. Une nouvelle fois, la violence gratuite a frappé un jeune médecin qui a toujours été très compatissant et très affable vis-à-vis de son prochain. C’est une honte !

Je t’avais demandé ton adresse (je l’avais perdue) sur Paris le 28 décembre pour t’écrire (je suis comme les vieux j’aime utiliser ma plume plutôt qu’internet). Ton message reçu sur internet m’avait quelque peu surpris car tu m’avais répondu de manière très brève, ce qui n’est pas ton habitude.

Pensant à un surcroît de travail, ou un ras-le-bol par rapport à des stages que tu devais honorer, je suis resté quelque peu sur ma faim, et je me suis permis de t’écrire pour louer une nouvelle fois tes qualités. Tu le sais, tu restes (comme pour mes collègues) un de mes externes préférés. Tu arrives toujours par ta joie de vivre à donner la bonne humeur aux patients. Tes réflexions toujours très à propos m’ont toujours fait rigoler, et tu as donné au cabinet une fraîcheur exceptionnelle. Malgré ton départ vers la capitale (dans le 93) du fait de ton classement aux ECN, tu demeures toujours présent dans nos esprits car tu nous as marqués par ton passage.

Alerté par ta situation, et ayant rapidement compris ton manque de disponibilité le 28 décembre du fait de ton hospitalisation (il ne t’a pas loupé ce triste sire), tu m’as très rapidement répondu à la suite de mon coup de fil. Comme à ton habitude tu as pu me montrer que cette épreuve, aussi difficile soit-elle, t’avait marquée ; mais tu as gardé toujours ta jovialité et ton rire communicatif au cours de notre discussion.

J’ai bien compris que tu vas, comme à ton habitude, te relever rapidement. Il est vrai que tu as vécu des moments très difficiles dans ta vie privée, mais aussi dans ta vie professionnelle (ton premier stage d’interne a été une réelle épreuve), mais tu as toujours été capable de surmonter ces périodes.

Nicolas, tu t’es toujours investi pour les autres et tu as toujours essayé d’améliorer le quotidien de tes collègues ; cela souvent au mépris de ton propre confort de vie. Cet investissement ne peut que t’honorer, mais il faut que tu saches qu’il est tout aussi important de penser à ton propre avenir. Comme je te l’ai déjà dit tu es, et tu seras, un excellent médecin à l’écoute des patients.

Nous sommes tous sur Banyuls-sur-Mer à tes côtés. Nous attendons dans un avenir proche ton retour dans le sud car, comme tu le souhaites, une place te sera toujours réservée. En attendant à très bientôt sur Paris.

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Dr Pierre Frances, Médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin: 9715