Le jeune médecin qui sort de l’internat se trouve d’un seul coup projeté dans un monde administratif totalement nouveau. Au milieu de la multitude de démarches qu’il faut entreprendre, la question de la couverture santé peut facilement passer pour secondaire. Et pourtant, la négliger serait une erreur.
Premier point, le plus facile à résoudre : la complémentaire santé. La plupart des internes sont déjà couverts, et la situation ne change guère une fois qu’ils s’installent ou qu’ils commencent à remplacer. Cette période étant généralement riche en déménagements et autres bouleversements, il faut toutefois veiller à ce que la mutuelle ne perde pas la trace du jeune médecin. Attention donc à bien signaler tous les changements d’adresse.
En dehors de ces problèmes de paperasserie, les critères qui président au choix d’une complémentaire restent les mêmes que pendant l’internat : couverture des compléments d’honoraire, de l’optique, du dentaire… et bien sûr le tarif. Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Soigner, c’est prévoir
Grande nouveauté en revanche pour ce qui est des arrêts de travail : si l’interne est couvert par le régime général en cas d’arrêt maladie, ce n’est pas le cas du médecin libéral qui doit se tourner vers la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf). En cas d’arrêt de travail, celle-ci offre aux médecins thésés qui cotisent depuis au moins six ans des indemnités journalières comprises entre 65 et 130 euros par jour à partir du 91e jour d’arrêt. Des indemnités correspondant au tiers de ces montants peuvent être versées au bout de deux ans de cotisation.
Ces chiffres expliquent pourquoi on recommande généralement aux médecins qui n’ont pas encore atteint la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit aux indemnités de la Carmf (et même aux autres) la souscription d’un contrat de prévoyance. Un geste que 20 % des généralistes remplaçants ne font cependant pas, si l’on en croit la dernière enquête du Regroupement autonome des jeunes généralistes installés et remplaçants (Reajgir).
Du simple au double...
Il faut dire que la complexité des offres de prévoyance a de quoi rebuter plus d’un jeune médecin : nombre de jours de carence, différences entre les indemnités pour un arrêt avec hospitalisation ou un arrêt sans hospitalisation, prise en compte des situations de handicap, couverture ou non des frais liés au cabinet qui ne tourne plus, sans parler des versements effectués aux proches en cas de décès… Autant de paramètres qu’il faut soigneusement peser avant de faire un choix éclairé. Une jeune généraliste qui a un désir d’enfant veillera par exemple tout particulièrement à ce que son contrat de prévoyance fonctionne en cas de grossesse, ce qui n’est pas le cas de toutes les offres.
Cette grande complexité explique pourquoi les tarifs peuvent facilement varier du simple au double en fonction des produits proposés et des différents opérateurs. Ceux-ci peuvent être spécialisés sur les professions médicales (Mutuelle du médecin, MACSF, Groupe Pasteur Mutualité, Ampli Mutuelle… pour ne citer que quelques noms). Ceux-ci ont l’avantage de bien connaître les difficultés liées au secteur, ce qui ne signifie pas que des assureurs généralistes ne peuvent pas répondre aux besoins de certains praticiens.
Et les accidents du travail ?
Reste la question des accidents du travail. Les médecins, comme tous les autres professionnels libéraux, ne sont pas automatiquement affiliés à une assurance couvrant ce risque. Ils ne bénéficient donc pas du remboursement de leurs soins en cas de problème de santé intervenant dans le cadre de leur exercice.
C’est pourquoi l’Assurance maladie propose aux libéraux qui le souhaitent de souscrire à une assurance volontaire contre les accidents du travail, les accidents de trajet et les maladies professionnelles. La cotisation correspond à une fraction du BNC, et le taux applicable est défini par chaque Caisse régionale. Une dépense qui semble loin d’être superflue quand on sait le temps que nombre de médecins passent sur la route pour effectuer des visites à domicile, par exemple.
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