Dans quelques jours, quelques semaines au plus, il fera son apparition dans les boîtes aux lettres électroniques des généralistes. Qui ça ? Le mail de l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) informant tous les travailleurs indépendants de France et de Navarre que la plateforme net-entreprise est ouverte et qu’elle attend avec autant d’intérêt que d’impatience leur déclaration de revenu.
Pour la plupart des praticiens, ce message n’est qu’une formalité. « Ce n’est pas compliqué, juste quelques lignes à remplir », estime par exemple le Dr Julie Mazet, généraliste haut-savoyarde et secrétaire générale de la section « Jeunes médecins » de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Mais pour ceux qui viennent de s’installer, la missive de l’Urssaf peut provoquer une forme de désarroi proche de la panique. Et pourtant, les moyens de se faire aider pour remplir la fameuse déclaration existent.
Comptable, mon amour
« Le plus simple, c’est d’appeler son comptable pour lui demander de faire cela à sa place, quand on en a un bien sûr », recommande par exemple le Dr Yannick Schmitt, président du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir). Un conseil que donne également Julie Mazet, qui estime que le recours à un professionnel de la gestion apporte des avantages qui vont bien au-delà du temps gagné lors de la déclaration Urssaf. « Prenez-vous un comptable, c'est de l'argent bien utilisé », s’exclame la secrétaire générale de la CSMF Jeunes médecins.
Ceux qui auraient décidé de ne pas avoir de comptable, mais qui seraient membres d’une Association de gestion agréée (AGA) peuvent par ailleurs s’adresser à cette dernière s’ils ont des questions, indiquent les deux responsables syndicaux. Des renseignements utiles peuvent également être obtenus auprès des Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Et pour les irréductibles qui veulent vraiment vivre l’expérience de la déclaration Urssaf en solo ? A cœur vaillant rien d’impossible, répondent Yannick Schmitt et Julie Mazet. Dans ce cas-là, il n’est pas inutile de connaître les erreurs les plus fréquemment commises par ceux qui se sont déjà lancés dans l’aventure.
Bénéfice, chiffre d’affaires et autres réjouissances
« Le grand classique, c’est de confondre son bénéfice et son chiffre d’affaires », indique Yannick Schmitt. Voilà qui peut conduire à des surprises lors de l’appel de cotisations, mais « c’est une erreur qu’on ne fait en général qu’une fois », sourit le président de Reagjir. Ce dernier indique également que certains généralistes remplissant leur déclaration Urssaf pour la première fois ont tendance à se tromper de ligne. Il les invite donc à bien se renseigner sur la signification de chacune d’entre elles, par exemple en utilisant le guide élaboré par son organisation, qui détaille l’ensemble du processus.
Mais Yannick Schmitt insiste également sur la validation de la déclaration. « Nous avons eu des soucis l’an dernier, parce que certains médecins n’ont pas réussi à déclarer leurs revenus sur la plateforme du fait de problèmes techniques », se souvient-il. « Les intéressés ont reçu des appels de cotisation sur un revenu forfaitaire qui est nettement majoré par rapport à ce que gagnent certains jeunes installés. » Son conseil : « Ne pas s’y prendre à la dernière minute, et au moindre doute, ne pas hésiter à passer par le téléphone pour s’assurer que la déclaration a bien été reçue du côté de l’Urssaf. »
Ouvrir ses courriers… et les lire
La déclaration n’est d’ailleurs pas le seul moment où le généraliste doit être vigilant dans ses rapports avec l’Urssaf. La période où l’on reçoit ses appels de cotisation peut également être source d’oublis ou d’erreurs : on peut en effet recevoir plusieurs appels pour la même échéance, par exemple si l’on a opté pour la cotisation à l’assurance « accidents du travail », envoyée à part, explique le président de Reagjir.
« Dans ce cas, il faut bien payer les deux fois, une fois par chèque et une autre par télépaiement », indique-t-il. « Il faut donc bien ouvrir tous les courriers quand on les reçoit, les lire attentivement et rapidement parce que les délais pour payer sont parfois assez courts ! » Moralité : la déclaration Urssaf n’a rien de sorcier si on y met un peu de méthode et de bonne volonté…
A.R.
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU