Si l'exercice en Ehpad est souvent considéré comme une vocation, il permet aussi de diversifier l'activité du jeune installé. « Une vacation en Ehpad peut intéresser un jeune médecin qui complète ainsi ses compétences et son activité », confirme le Dr Yannick Schmitt, président du syndicat ReAGJIR (remplaçants et jeunes installés). Selon la Drees, il y aurait ainsi près de 5 000 médecins coordonnateurs travaillant en Ehpad en France, représentés par le Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE) et la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en Ehpad (FFAMCO). Cette dernière organisait son 4e congrès en avril dernier autour de l’expertise gériatrique.
Mais sur le terrain, l’offre dépasse largement la demande. De nombreuses annonces à la recherche de coordonnateurs circulent et les candidatures sont insuffisantes, bien que la présence d’un médecin coordonnateur soit obligatoire dans les établissements. Les propositions sont souvent de l’ordre de la vacation hebdomadaire et un nouveau profil de médecin purement coordonnateur salarié de plusieurs Ehpad se développe.
Fonction de manager
L’intérêt du métier réside dans les capacités organisationnelles et de mise en réseau du praticien. Le médecin coordonnateur doit répondre aux autorités de tutelle. Il est en relation avec la direction de l’Ehpad et encadre l’équipe soignante. Il met également en œuvre le projet de soins en coordination avec les professionnels de santé libéraux.
Le coordonnateur assure la communication avec les résidents en évaluant leur état de dépendance à leur entrée en Ehpad puis s’assure des transmissions avec les médecins généralistes traitants. Il démarche les hôpitaux locaux, les urgences, les unités de soins palliatifs et les autres services pour assurer le confort sanitaire des résidents.
L’exercice en Ehpad en tant que médecin traitant pour des personnes hébergées n’interdit pas une vacation de coordonnateur dans un établissement. Si cette dernière fonction est plus managériale que médicale, elle peut être un réel atout dans l’équilibre professionnel.
Une formation incontournable
Durant ses études, le généraliste est sensibilisé à l'exercice en Ehpad. « Pour ceux qui ont l’opportunité d’obtenir un stage en cabinet libéral, suivre le médecin généraliste dans son activité de coordonnateur permet d’appréhender concrètement l’activité », affirme le Dr Philippe Marisal, vice-président du SNGIE.
Une formation complémentaire est cependant nécessaire pour se lancer dans ce type d'activité. Le médecin coordonnateur doit être titulaire d’un diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de gériatrie, d’une capacité de gérontologie, d’un DU de médecin coordonnateur en EHPAD ou, à défaut, d’une attestation de formation.
La formation permettant d’obtenir cette attestation est d’une durée de 70 heures pour la partie théorique et de 70 heures pour la formation pratique correspondant à 20 demi-journées de stage. De préférence, celui-ci sera effectué dans le secteur ou le réseau de l’Ehpad où le candidat envisage d’assurer sa mission.
Le jeune coordonnateur diplômé reçoit un agrément puis une rémunération selon la grille de la fonction publique, ou selon les propositions de l’établissement privé. À temps plein, le salaire d’un débutant peut atteindre ainsi 5 000 € brut*.
« L’idée, explique le Dr P. Marisal, est de permettre au jeune médecin libéral d’avoir une activité mixte et correctement rémunérée qui l’encourage à sortir de son cabinet médical, tout en élargissant l’éventail de ses activités ».
A.C.
* Rémunération : selon la Convention Collective Nationale de 1951, le médecin coordonnateur débute (hors primes et sujétions spéciales) avec un salaire de 4 833 euros brut pour finir à 6 476 euros. Dans la fonction publique territoriale, il peut être rémunéré comme un médecin hors classe, et débuter avec 3 439 euros brut. Ce montant dépend de la négociation menée avec le chef d’établissement et l’Agence régionale de santé (ARS). La FFAMCO estime que la rémunération à temps plein du médecin coordonnateur ne devrait pas être inférieure à 5 000 euros brut par mois.
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