Se surspécialiser, comment faire ?

Publié le 31/05/2019
Arrivé au terme d'un long cursus de 9 ans – le plus souvent 10 – le jeune diplômé de médecine générale peut tout de même avoir envie de poursuivre ses études pour acquérir des compétences dans un domaine particulier. À quel diplôme peut-il accéder et pour quelle expertise ? Tour d'horizon.
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Depuis la réforme du 3e cycle entrée en vigueur en 2017, les futurs médecins doivent trancher après les épreuves classantes nationales (ECN) parmi 44 spécialités d'internat. Les anciens DESC (diplômes complémentaires) ont disparu au profit d'un foisonnement de nouvelles spécialités qui disposent de leur DES (diplômes d’études spécialisées) parmi lesquelles figurent la médecine d’urgence, la gériatrie, la nutrition, les maladies infectieuses et tropicales, l’allergologie et l’immunologie clinique, la médecine légale et expertise médicale et la médecine vasculaire. Ces DES sont directement accessibles par les internes en fonction de leur rang de classement aux ECN et ne peuvent pas faire doublon avec la médecine générale. 

Pour autant, malgré ce choix de spécialité, le jeune diplômé de médecine générale n’est pas condamné à être enfermé dans une pratique. A partir de la prochaine rentrée universitaire, il pourra suivre des formations spécialisées transversales (FST) pour acquérir de nouvelles compétences.

Un atout complémentaire

Les nouvelles formations diplômantes que sont les FST seront accessibles à la rentrée aux internes dans le cadre du projet professionnel, au regard du besoin de santé et de l’offre de formation. Elles seront aussi ouvertes aux jeunes médecins installés, sur dossier très complet avec lettre de candidature motivée par un projet professionnel exigeant. Ce sont l’addictologie, la douleur, les soins palliatifs, la médecine du sport, la médecine scolaire et la médecine légale et expertises médicales. Ces cursus ouvrent un droit à un exercice complémentaire, « sorte de surspécialité » que le médecin peut revendiquer dans sa pratique. Mais ce sont alors le conseil de l’ordre départemental puis national qui autorisent les inscriptions de double titre sur les plaques. 

La valeur ajoutée sans surspécialisation

Les médecins intéressés par une compétence spécifique peuvent également suivre l'un des très nombreux diplômes universitaires ou interuniversitaires (DU-DIU)* ouverts par les facultés de médecine. « Je conseille pour une formation complémentaire telle un DU, d’attendre un peu après l’installation, » explique le Dr Stéphane Munck, membre du bureau du syndicat de jeunes généralistes Reagjir et riche entre autre des diplômes (DIU) de pédagogie médicale et de dermato pédiatrique. En effet, il s’agit pour le jeune praticien de prendre le temps d’analyser les besoins de sa patientèle et d’envisager un nouveau champ de compétence en accord avec ses envies, le bassin de population ou une technologie ». L’éventail de Diplômes (Inter)Universitaires permet de toucher des domaines de la médecine très divers. Ces DU durent en général un an, sont chronophages en termes d’investissement mais efficaces pour élargir des compétences au quotidien.

Une multiplicité de l'offre de DU-DIU

Les DU (ou DIU) ne sont donc pas juridiquement des surspécialisations. Ils s’inscrivent le plus souvent dans le cursus de formation continue ou du DPC, donnent des connaissances complémentaires dans un domaine donné, mais pas de « qualification diplômante » auprès de l'Ordre. Ils apportent des contenus adaptés à l’intérêt du jeune praticien et diffèrent selon les universités. Une recherche et une comparaison avisée des contenus favorisent le choix et ouvre des horizons.

Les conditions d’accès exigent une inscription payante, plus élevée que lorsqu’on est étudiant en 3e cycle.

Si le jeune médecin veut se réorienter, il existera aussi bientôt une possibilité de réaliser un deuxième DES avec dans certains cas une durée de formation raccourcie selon les acquis de l’expérience… mais les modalités de cette évolution restent à définir.

A.C.

 

* DU en France – 

  — liste non exhaustive des DU/DIU possibles – En savoir plus sur les diplômes ouverts par facultés sur l'annuaire du Quotidien du Médecin

Acupuncture médecines alternatives, Alcoologie, Allergologie, Anatomie, Andrologie, Antibiothérapie, Anthropologie, Biologie, Brûlures, Cardiologie, Cancérologie, Chimiothérapie, Chirurgie,  Coelio-Chirurgie, Communication, Cytologie, Dermatologie, Cosmétologie, Diététique-Nutrition, Dopage, Douleur, Echocardiologie, Echographie-Doppler, Economie de la Santé, Ergonomie, Endocrinologie, Ethique, Gastro-enterologie, Génétique, Gynécologie, Obstétrique, Handicap, Homéopathie Médecines Alternatives, Hospitalisation à domicile, Imagerie, Immunologie, Informatique, Médecine de la Reproduction, Médecine du Sport, Médecine Humanitaire, Neurologie, Nutrition, Oto-Rhino-Laryngologie, Pneumologie, Psychiatrie, Recherche, Sexologie, Statistique Médicale, Toxicomanie - Urologie, Lasers, Médecine de Montagne, Médecine du travail, Médecine Légale, Néonatalogie, Neurophysiologie, Pédiatrie, Podologie, Radiologie, Rhumatologie, Sida et MST, Stomatologie, Transfusion, Veille-Sommeil...


Source : lequotidiendumedecin.fr