Les étudiants en médecine, leurs représentants, leurs proches… n’en finissent plus de demander des actions aux pouvoirs publics pour mettre fin à la souffrance pendant les études de santé. Le week-end dernier devant le ministère de la Santé, un hommage silencieux était rendu aux internes décédés depuis le début de l’année. Leurs familles et collègues y interpellaient à nouveau Olivier Véran pour que des mesures soient prises pour la prévention des risques psychosociaux pendant les études de santé.
En mars déjà, la Lipseim (Ligue pour la Santé des étudiants et internes en médecine), fondée par les parents d’Élise, interne en médecine décédée il y a un an, réclamait auprès du ministre de la Santé, la mise en place d’un plan national santé des étudiants en médecine, le tout appuyé par une série de propositions. Devant l’absence de réponse, l’association a donc décidé aujourd’hui d’interpeller directement le président de la République.
Souffrance des étudiants en médecine
— LIPSEIM (@lipseim) April 23, 2021
Devant l'immobilisme et l'indifférence @olivierveran devant l'urgence de la situation, la @lipseim avec les représentants des étudiants interpelle @EmmanuelMacron et demande la mise en place d'un Plan National Santé des Etudiants en Médecine pic.twitter.com/E6EEfQPMmf
"Omerta institutionnalisée"
Dans une lettre, cosignée avec les deux syndicats d’internes, l’Isni et l’Isnar-IMG, et l’association des étudiants en médecine de France (Anemf), la Lipseim insiste sur la gravité de la situation : « la maltraitance faite aux étudiants et jeunes médecins, problème connu depuis bien longtemps, continue à sévir, elle s’amplifie même ». « Non-respect du temps de travail, harcèlement, menaces, insultes… », la lettre énumère les violences subies par ces jeunes professionnels de santé, dénonçant « une omerta institutionnalisée, un management par la peur et une impunité systématique ». « Depuis le début de l’année 2021, cinq décès d’internes en médecine, soit un tous les 18 jours, sont venus endeuiller la profession et la France », rappelle le courrier.
Malgré les engagements pris par les deux ministres de tutelle, les choses n’avancent que trop lentement pour la Lipseim et les associations étudiantes, qui demandent donc dans cette lettre à Emmanuel Macron, « d’intervenir instamment » auprès d’Olivier Véran et Frédérique Vidal « pour déployer un Plan national pour la santé des étudiants en médecine ». « Il convient aujourd’hui, sous votre impulsion, d’avancer ensemble à un rythme à la hauteur des enjeux. » L’association et les représentants étudiants réclament d'être rapidement reçus par le chef de l’État pour la mise en œuvre de ce plan national.
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