Différentes structures existent déjà pour représenter les jeunes généralistes, pourquoi créer l'AJMG ?
Léo Sillion : Dans un monde idéal, et je le souhaiterai, il y aurait une structure représentative de tous les internes de médecine générale, de l’externat à l’internat et jusqu’aux jeunes diplômés et installés. Il y a eu un temps un grand syndicat des internes, il y a eu un schisme entre internes de médecine générale et hospitaliers à l’époque. Aujourd’hui il y a environ 40 % des IMG à l’Isni et 60 % à l’Isnar-IMG (intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale) et du point de vue de la représentation, au sein de l’Isni, personne ne structurait ça.
Avec cette représentation qui existe aujourd’hui, parce que l’Isni, l’Isnar-IMG et un certain nombre de structures ont du mal à travailler ensemble, personne ne sonde et n’écoute la voix de ces 40 % d'IMG présents à l'Isni. L’AJMG c’est donc une association de spécialité au sein de l’Isni. Le but n’est pas d’aller faire concurrence à d’autres structures au niveau national mais de pouvoir sonder encore plus largement.
Quel sera le rôle de cette association ?
L.S. : Nous n’avons pas vocation à être un syndicat, à avoir une action de lobbying directement auprès des institutions, etc. Cela se fera au travers de l’Isni. Le but est d’être un interlocuteur privilégié des IMG, de pouvoir être la navette en les sondant et en leur proposant des sujets de réflexion. Nous avons déjà tenu trois cycles de consultations début janvier. La finalité est de construire des propositions et des contributions qui seront portées avec les autres associations de l’Isni et le bureau national.
Nous allons aussi proposer des formations. Par exemple actuellement, nous travaillons sur une formation avec les allergologues pour reprendre les bases pour les IMG. Ce qu’on peut être amené à voir en cabinet de médecine générale, les bons réflexes, etc. Nous allons faire la même chose avec les dermatologues.
Quels sont les sujets principaux que vous souhaitez porter avec l’association ?
L.S. : Il y a plusieurs gros sujets sur lesquels nous travaillions déjà. Le premier est la réflexion autour de l’allongement du DES de médecine générale, la fameuse 4e année ou phase de consolidation. Elle a été beaucoup remise sur le devant de la scène pendant la présidentielle. Aujourd’hui ce qui est proposé pour permettre sa création est une catastrophe de notre point de vue. Il n’y a pas les bases pédagogiques ou l’encadrement nécessaire. Beaucoup de points n’ont pas été réfléchis. Et nous craignons particulièrement que sur un coup de tête cela passe au forceps et que ce soit au final une très mauvaise idée pour les internes et pour les patients.
Il y a aussi la question des conditions de vie et de travail de l’interne, de logement et de transports notamment. On parle de plus en plus d’étendre l’offre de terrain de stages avec des lieux plus éloignés notamment. Cela pose des vraies questions sur les aides au logement et au transport. Il y a également un sujet sur la formation. Des choix forts ont été faits au niveau pédagogique au moment de la réforme du troisième cycle. Aujourd’hui, après plusieurs années sous ces nouvelles modalités pédagogiques, il y a peut-être des leçons à tirer et des changements à apporter. Cela contribue aussi au débat sur la 4e année, car nous entendons que les internes sont insuffisamment formés en trois ans. Mais avant d’ajouter une année, est-ce qu’il ne faut pas déjà voir ce que l’on peut améliorer sur ces trois années ? Ce sont nos trois chantiers principaux, mais nous nous intéressons aussi évidemment à l’accès aux soins qui dépasse les questions de spécialité.
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