Harcèlement moral au CHU de Rennes : deux professeurs visés, 14 internes potentiellement victimes

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Publié le 09/11/2023
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Crédit photo : BURGER / PHANIE

Le service de neurochirurgie du CHU de Rennes est dans la tourmente. Deux professeurs de l'unité – tous deux chefs de service – sont visés pour des faits de harcèlement moral.

La plainte déposée le 12 octobre par l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) fait état d'un harcèlement moral « systémique, répété et sur une période assez longue » à l'encontre de plusieurs internes du service, indique au Quotidien Me Durand Poincloux, l'avocate qui représente le syndicat. Citant le parquet de Rennes, nos confrères du Télégramme précisent que « des faits de harcèlement sexuel sont aussi évoqués pour l’un des deux titulaires ». « Les personnes mises en cause sont, à ce stade du début des investigations, présumées innocentes », précise le procureur.

Enquête en cours

Une enquête confiée à la sûreté départementale de la ville est en cours. « L'enquête n'est qu'à ces prémices et nous ne souhaitons pas livrer plus de détails, souligne l'avocate de l'Isni. À ce stade, il est absolument indispensable de protéger la parole de chacun, victime comme témoin car des pressions d'ordre professionnel et réputationnel peuvent exister dans le milieu médical ».

Au total, 14 internes victimes de ces agissements pourraient être concernés. Pour Camille Shadili-Freslon, trésorière de l'Isni, également représentante du bureau syndical de Rennes, la priorité est de préserver ces jeunes en formation. « La majorité des internes souhaitent vraiment se protéger de cette affaire. Cette histoire a déjà eu des conséquences sur leur vie personnelle, professionnelle et étudiante et l'Isni fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les victimes ».

Procédures longues

« La seule chose que l'on espère maintenant, c'est que des mesures de protection des victimes soient prises le temps que l'enquête suive son cours (...) et afin que les personnes qui ont osé parler et s'exprimer sur des sujets encore tabous soient protégées », réclame l'avocate du syndicat d'internes qui rappelle que les durées de procédures d’enquête sont souvent très longues.

Selon nos sources, l'un des deux professeurs visés serait toujours en exercice mais en arrêt de travail depuis plusieurs mois. Le deuxième praticien visé s'est, lui, retiré de ses fonctions de chefferie et de superviseur d'étudiants et d'internes en médecine.


Source : lequotidiendumedecin.fr