Pouvez-vous vous présenter et nous parler notamment de votre parcours syndical ?
Florie Sullerot : J'ai 27 ans et je suis actuellement interne en médecine générale en second semestre à Dijon où j'ai également réalisé mon externat. En 2017, j'ai été présidente de la corporation des étudiants de médecine de Dijon pendant un an. J'étais également durant cette période administratrice à l'Anemf. Je suis actuellement vice-présidente en charge des partenariats à l’AJMG (Association des jeunes médecins généralistes de Bourgogne). Et je suis arrivée, en mai dernier, au bureau national de l'Isnar-IMG en tant que trésorière. Cela n'aura toutefois duré qu'un laps de temps puisque je viens d'être élue présidente à l'issue d'un dernier conseil d'administration, organisé du 7 au 9 juillet.
Qu'est ce qui vous a motivé à vous porter candidate ?
F. S. : J'ai toujours eu à cœur de représenter mes collègues, externes à l'époque, et désormais futurs médecins généralistes. Il me paraît essentiel d'être informés de nos droits car ils sont trop souvent ignorés, que ce soit par les internes eux-mêmes, et par les structures qui nous encadrent (MSU, hôpitaux…). Je pense par ailleurs qu'il est important de participer activement à toutes les propositions de réformes ou propositions de lois qui nous concernent. Nous avons aujourd'hui besoin de personnes proactives prêtes à se battre pour l'ensemble de la profession et capables d'être sources de proposition. Et finalement, tout ça, c'est le rôle de syndicats comme l'Isnar-IMG. C'est ça qui me plaît et c'est pour ça que je veux faire partie de ce rouage.
Justement, quelles vont être vos priorités pendant votre mandat ?
F. S. : Sans grande surprise, notre priorité est de continuer à nous battre activement contre la 4e année. Du moins, nous battre pour obtenir un cadre qui nous convienne. Par ailleurs, nous allons aussi continuer à nous battre contre toutes les mesures coercitives débattues à l'Assemblée. Nous allons aussi continuer à défendre activement les droits des internes et être source de propositions pour obtenir de nouveaux droits. Nous gardons évidemment en ligne de mire le respect de la semaine de 48 heures maximum et des huit demi-journées de travail par semaine. Par ailleurs, nous souhaiterions, cette année, obtenir les repos de pré-garde avec la mise en place de demi-journées, soit le matin soit l'après-midi, avant une garde de nuit. Cela permettra de couper les gardes consécutives de 24 heures qui représentent un réel danger pour la santé des internes. Pour éviter les abus en matière de cotations horaires, nous souhaitons également que le bornage horaire de la demi-journée et de la demi-garde soit appliqué. Au fil des années, nous obtenons des avancées mais le combat pour le droit des internes ne s'essoufflera jamais, nous devons continuer à nous battre !
Et sur le plan de la santé mentale ?
F. S. : Évidemment, une grande importance sera accordée à la prise en compte des risques psychosociaux des internes et donc plus globalement à leur santé mentale. Nous allons reconduire l'enquête sur la santé mentale des étudiants en santé. Elle paraîtra trois ans après celle de 2021 qui avait montré des chiffres totalement alarmants. Cela va nous permettre d'avoir une visibilité sur un cycle entier d'internes. Avec ces nouveaux résultats, nous espérons que, cette fois-ci, le ministère de l'Enseignement supérieur sera à la hauteur des enjeux et tiendra enfin ses promesses.
Concernant la 4e année, quels sont les points sur lesquels votre syndicat sera vigilant ?
F. S. : Pour l'instant nous sommes encore dans l'attente. Les rapports sont sortis en plein pendant les ECNi, ce qui est d'ailleurs une grosse aberration puisque nous avons été complètement démunis face à cela. Pour l'instant, nous n'avons pas les textes de cadrage. Pourtant la promotion 2023 est bien là et va commencer ses procédures de choix définitifs dès septembre. Ça paraît très compliqué de proposer une spécialité pour laquelle les étudiants n'ont pas de cadre… La réforme n'est pas du tout finalisée et ce qui nous embête c'est qu'ils l'imposent en tout état de cause aux étudiants de la promotion 2023. Donc ce qui va nous importer, c'est d'obtenir un cadre autour de la thèse, autour de la rémunération à l'acte qu'on nous a promis. L'enjeu va également être d'insister sur le fait d'avoir des terrains de stage qui soient fonctionnels, qu'on ait des critères autour de ces terrains de stage et qu'on ait une vraie définition pour qu’on puisse avoir un accueil des internes qui soit correct et le plus de formateurs possible. Enfin, nous allons nous battre pour que la permanence des soins ambulatoires (PDSA) se fasse seulement sur la base du volontariat avec une rémunération correcte. Il est bien entendu hors de question que la PDSA devienne obligatoire pour les internes.
Comment va se dérouler votre été ?
F. S. : Je suis en stage aux urgences jusqu'en novembre. Et même si l'été est généralement un peu plus calme en raison de la pause parlementaire, tout va reprendre très rapidement en septembre et octobre avec notamment la proposition de loi Valletoux dont les débats vont s'ouvrir au Sénat. Je pense que cette période sera particulièrement chargée. En septembre-octobre, l'accompagnement des promotions va également représenter du travail. Ensuite, je prendrai une disponibilité de six mois, de novembre à mai, pour pouvoir assumer pleinement mes fonctions de présidente.
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