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Les internes de médecine générale interpellent Brigitte Bourguignon sur le temps de travail et la 4e année

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Publié le 24/05/2022
Dans une lettre ouverte à la nouvelle ministre de la Santé, l'intersyndicale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) appelle à faire respecter leur temps de travail et à ne pas les prendre en otage des problèmes d'accès aux soins.

Après leurs aînés, les internes de médecine générale attendent eux aussi des actes forts et rapides de la nouvelle ministre de la Santé. Dans une lettre ouverte adressée à Brigitte Bourguignon, l’intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) l’interpelle sur les problématiques qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions.

Et le premier enjeu pour eux est le respect du temps de travail. Les IMG dépassent largement les 48 heures hebdomadaires prévues par la réglementation. Olivier Véran s’était engagé à ce que les tableaux de service des internes, pour mesurer et contrôler le temps de travail, soient réalisés pour chaque interne dès le 1er mai 2022. « Nous demandons des mesures concrètes, car le non-respect de cette réglementation, pourtant en vigueur depuis 2015, ne peut plus être ignoré », appelle l’Isnar-IMG. Ils réclament enfin des sanctions contre le non-respect du temps de travail, rappelant que le dépassement a des impacts en termes de risques psychosociaux notamment. Ils demandent d’ailleurs à ce que la coordination nationale d’accompagnement des étudiants en santé (CNAES), qui a pris la suite du CNA soit opérationnelle dès la rentrée 2022. Pour la prévention des violences sexistes et sexuelles, l’Isnar-IMG souhaite que des dispositifs de signalement soient mis en place pour protéger les victimes et sanctionner les coupables.

Par ailleurs, les IMG appellent à l’ouverture d’un chantier sur les gardes hospitalières et notamment pour la remise en cause des gardes de 24 heures. « Source d’épuisement professionnel, mais aussi d’erreurs médicales. (…) Mettre fin aux gardes de 24 heures, c’est protéger les patients et les internes, c’est une mesure de santé publique ! », écrivent-ils.

La 4e année pas une solution pour l'accès aux soins

La nouvelle ministre a défini l’accès aux soins pour tous comme priorité. Les jeunes médecins répètent que, dans ce domaine, ils sont « force de proposition » mais que « la coercition n’est pas la solution ». « Les internes de médecine générale se mobiliseront toujours contre les velléités de les priver de leur liberté », affirment-ils.

En ce sens, ils mettent en garde la ministre contre la tentation d’associer la création de la quatrième année d’internat à une volonté politique de résoudre les problématiques d’accès aux soins. « Les internes de médecine générale ne sauraient être utilisés comme variable d’ajustement pour répondre aux enjeux d’un système de santé défaillant ». Si quatrième année il y a, elle devra répondre à des objectifs pédagogiques avant tout et être « professionnalisante, sécurisante, et utile à la formation des futurs généralistes ».


Source : lequotidiendumedecin.fr