Comment les internes choisissent-ils leur spécialité ? L’enquête Futuramed, menée auprès de 314 internes et jeunes médecins de cinq spécialités – médecine générale (151 répondants), psychiatrie (54), gériatrie (27), urgentistes (34), ainsi que médecine physique et réadaptation (48) – par le cabinet de recrutement Appel medical search, donne quelques indications.
À la suite des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi), la majorité (63 %) des internes ont obtenu la spécialité qu’ils souhaitaient, comme la médecine générale (65 %), qui est également pour 31 % dans leur « top 3 » des choix.
Débuter à temps partiel ou complet ?
Dans ce choix de spécialité, la quasi-totalité des internes (96 %) a choisi des critères dits « métiers » et les trois quarts (77 %) des critères de qualité de vie. La variété dans l’exercice est citée à 80 % ; l’aspect pluridisciplinaire de la spécialité à 72 % ; le relationnel étroit avec le patient à 66 % ou encore la qualité de vie professionnelle associée à cette spécialité et le contrôle possible de l’organisation et du temps de travail à 58 % tous deux.
Un peu plus des deux tiers des internes (66 % des femmes, 73 % des hommes) envisagent de travailler à temps complet au tout début de leur carrière. Un quart d’entre eux (27 % des femmes, 18 % des hommes) pensent débuter avec un temps partiel. Côtés généralistes et psychiatres, il est mentionné un début de carrière à temps complet avant un passage au temps partiel d’ici « 2 à 3 ans ou 10 à 15 ans », selon les cas.
Ne pas se laisser déborder par l’administratif
L’étude partage également des retours d’expérience des jeunes médecins en fonction de leur terrain de stage. En cabinet libéral, il apparaît donc que les points positifs sont : « la variété des patients et des pathologies, la possibilité de faire des visites à domicile et le relationnel fort avec le patient ». Néanmoins quelques points noirs sont retenus : « le manque d’accessibilité aux examens, la durée de la visite et le manque d’accessibilité aux spécialistes ».
Ainsi, comme points de vigilance pour leur futur exercice de généralistes, les jeunes médecins pointent le fait de « prendre le temps pour les consultations, travailler le relationnel patient » en premier lieu. Puis, « ne pas se laisser déborder par l’administratif ».
Un manque indubitable de médecins
Sur l’aspect désertification médicale, les internes affirment tous qu’il y a « un manque indubitable de médecins et de spécialistes dans le pays », en ville comme en ruralité, « ce qui complique la prise en charge des patients ». Une majorité des jeunes médecins « met cette pénurie sur le compte du numerus clausus, qui a finalement été supprimé à partir de 2021 ». Un quart des internes dénonce « une trop grande concentration en milieu urbain » et environ 10 % « un excès de consultations non justifiées ».
Mais l’hypothèse d’une obligation à l’installation est rejetée par la moitié d’entre eux, en raison notamment des « sacrifices consentis durant les études, l’internat ». D’autres estiment que « cela n’a pas de sens du point de vue technique ou démographique », ou bien « que cette obligation ne réglerait pas de souci sur le long terme ». L’avis majoritaire, toutes spécialités confondues, est de « rendre ces zones attractives, notamment sur le plan de la rémunération ».
Quant à faire venir des médecins étrangers pour compenser cette pénurie, les internes rejettent l’idée d’un système « cherchant à faire des économies en faisant venir des praticiens étrangers payés moins bien qu’un interne ».
Pas de désamour de la médecine générale !
La vision de la médecine générale est également discutée directement par les internes. Une moitié rejette l’idée d’un désamour, l’autre confirme une mauvaise réputation de la spécialité (« manque de prestige et de crédit, de la part des spécialistes notamment, et ce dès la faculté »).
L’orientation en MG est également « jugée moins bien rémunérée » et parfois considérée « comme une sous-spécialité ». Mais plusieurs internes « estiment au contraire que la réputation de la médecine générale est soit en train de changer, soit a déjà changé de façon très positive ». Enfin, près de 8 jeunes médecins généralistes sur 10 parlent de « sacerdoce » pour qualifier leur métier.
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