L'installation des médecins préservée malgré le souhait de régulation des Français 

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Publié le 26/03/2019
Liberté d'installation

Liberté d'installation
Crédit photo : GARO/PHANIE

Huit Français sur dix (82 %) souhaitent une intervention des pouvoirs publics pour réguler la répartition des médecins libéraux sur le territoire, tandis que 65 % des médecins y sont opposés, selon l'enquête* réalisée par Odoxa pour le Groupe Profession Santé (auquel appartient Le Généraliste) dont nous avons publié les grandes lignes lundi.

Ce résultat illustre les attentes des Français en matière d'accès aux soins et confirme les conclusions d'un précédent sondage Ipsos de la Fédération hospitalière de France (FHF) réalisée dans le cadre du « Grand débat national ». Selon ce dernier, 84 % des Français étaient favorables à l’adoption d’une mesure visant « à répartir équitablement les médecins sur le territoire quitte à leur imposer leur lieu d’exercice les premières années » (87 % en milieu rural).

« Mesure démagogique » selon les jeunes

La publication de ce nouveau sondage intervient alors que le débat sur le maintien de la liberté d'installation des médecins a fait rage pendant l'examen à l'Assemblée du projet de loi santé. Les députés ont finalement voté contre tous les amendements visant à instaurer plus de coercition. Ce dont se sont réjouis les syndicats d'étudiants (Anemf) d'internes (Isnar-IMG et ISNI) et de jeunes généralistes (Reagjir) selon qui la raison l'a emporté. « Nous saluons les députés qui ont choix de ne pas sacrifier notre système de santé en cédant à l’appel de cette mesure démagogique, ayant prouvé son inutilité et dangerosité, notamment à l’étranger », écrivent-ils dans un communiqué commun.

Le débat est cependant loin d'être clos. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, 57 députés de gauche (France insoumise, socialistes, gauche démocrate et républicaine) affirment que « face à la désertification médicale, tout n’a pas été essayé ». « Le conventionnement ­sélectif des médecins permettrait leur meilleure répartition et une meilleure prise en charge des ­patients dans tous nos territoires », soulignent les signataires parmi lesquels figurent Jean-Luc Mélenchon (LFI), André Chassaigne (communiste) ou Valérie Rabault (socialiste), qui estiment que le gouvernement a cédé au lobby médical.

*Enquête réalisée en février et mars auprès d'un échantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, et d'un échantillon de 3 366 professionnels de santé (dont 1 040 médecins spécialistes et 929 médecins généralistes).


Source : lequotidiendumedecin.fr