Plus d'ouverture sociale chez les futures infirmières que chez les autres acteurs de santé

Publié le 04/11/2016
infirmières

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

En matière de recrutement, la profession infirmière reste une profession de santé pas comme les autres. Les dernières statistiques de la Drees montrent pourtant que les futurs infirmiers sont de plus en plus nombreux sur les bancs de leurs facs : 31 800 en première année en 2014 contre 28 500 dix ans avant. Et pour autant, la profession garde ses particularismes originels. À commencer par une grande diversité de provenance. Selon l'étude, 30 % des étudiants de première année sont issus de famille dont le père est employé, 20 % ayant un père ouvrier et 20 % un père cadre. La part d'enfants de professions cadres ou intellectuelle supérieure est de 20 points inférieurs chez les infirmiers en herbe que chez les futurs professionnels des autres professions paramédicales. Et a fortiori pour les étudiants en première année de médecine.

Ceux qui postulent aux études infirmières sont aussi davantage à avoir roulé leur bosse que dans les autres formations paramédicales. Moyenne d'âge : 23,3 ans en première années contre 21 ans ailleurs, 15 % des entrants ayant travaillé auparavant dans le sanitaire ou le médico-social contre 1 % chez les autres !

Plus d'ouverture aussi concernant les filières de provenance. Si l'enquête du ministère de la Santé montre que les étudiants infirmiers sont eux aussi de plus en plus nombreux à avoir suivi une prépa (c'est le cas d'un tiers des premières années en 2014), ils proviennent moins de bacs scientifiques que les autres paramédicaux. Même si la série S est désormais majoritaire -concernant un tiers des nouveaux étudiants infirmiers- c'est peu au regard des élèves manipulateurs en électroradiologie (80 %) ou kinés (90 %), dont la formation secondaire est proche de celle des futurs médecins.

La profession infirmière reste enfin une des plus féminisée, après celle des sages-femmes. On dénombre 83 % de femmes parmi les étudiants contre 88 % encore au début des années 2000. Les choses évoluent doucement, mais la parité est encore loin. Et tout compte fait, la masculinisation de la profession infirmière a été finalement beaucoup moins rapide que la féminisation des études médicales…


Source : lequotidiendumedecin.fr