Assistants médicaux : Nicolas Revel fixe ses conditions

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Publié le 16/09/2018
Nicolas Revel

Nicolas Revel
Crédit photo : Stéphane Lancelot

La piste des assistants médicaux, soutenue par les syndicats de médecins libéraux, semble bien partie pour être l’une des mesures retenues dans la réforme du système de santé, qui sera présentée mardi par Emmanuel Macron. S’il a refusé dimanche d’annoncer si les assistants figureraient ou non dans ce plan, le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, a manié le conditionnel avec précaution pour préciser quelles seraient les conditions au financement de ces nouveaux métiers. « S’il devait y avoir un accompagnement, il devrait y avoir des contreparties », a-t-il glissé.

Plus de patients et de suivi

« Le sujet des assistants médicaux, porté par les syndicats, revient très fort, a souligné le directeur de la Cnam, venu à Giens clôturer l’université d’été de la CSMF. Évidemment, nous le regardons. Ce n’est pas une idée complètement neuve et nous sommes intéressés par tout ce qui pourrait dégager du temps médical. »

Comme Agnès Buzyn deux jours plus tôt, Nicolas Revel s’est dit convaincu que la coercition n’était pas une solution. « Il faut jouer sur l’optimisation du temps médical », a-t-il diagnostiqué.

En échange, les médecins généralistes devront accepter d’être les médecins traitants de nouveaux patients. « Si on considère qu’un assistant médical bien utilisé peut permettre de voir plus de personnes, ce n’est pas pour les voir plus souvent mais pour en accueillir davantage », a expliqué le patron de la Cnam. Pour les autres spécialités, l’apparition d’assistants devra se traduire par une réduction des délais pour obtenir un rendez-vous.

Quid du financement de ces nouveaux postes ? « Si on y va (vers l’introduction d’assistants, ndlr), il faudra évidemment accompagner » la mesure, a confié Nicolas Revel, sans en dire plus.

Une meilleure coordination territoriale attendue

Interrogé sur l’éventualité que le financement des postes d’assistant à la participation des praticiens soit conditionné à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), le directeur général de l’Assurance maladie a laissé entendre qu’il s’agissait là d’une possibilité. « Oui, il doit y avoir des contreparties », a-t-il répondu.

Pour Nicolas Revel, les difficultés auxquelles est confronté le système français s’expliquent, non pas par un sous-financement, mais par un « énorme problème d’organisation ». Lequel concerne selon lui « au premier chef » la médecine de ville. « Même quand on partage des murs, on ne partage pas le dossier patient. On n’est pas dans un fonctionnement d’équipe et les parcours de patients un peu compliqués ne sont pas réellement pris en charge, a souligné le patron de la CNAM. Les CPTS sont une réponse territoriale. »

Et Nicolas Revel de répéter que cela pourrait passer par une négociation conventionnelle interprofessionnelle : « Quand il s’agit de proposer des cadres aux libéraux, il me semble, à l’expérience, que c’est le moyen le plus approprié. Cela permet qu’ils s’y investissent davantage. »


Source : lequotidiendumedecin.fr