Après le C à 25 euros, l’Assurance maladie examinait, mercredi matin, la hiérarchisation des consultations. Cette revendication portée par les syndicats dans le cadre des négociations conventionnelles, repose sur la création de différents niveaux de consultations. Quatre en l’occurrence. Le premier, logiquement, représente la consultation de base. Dans sa présentation, la Caisse s’est bien gardée de chiffrer le montant du C qu’elle propose dans ce schéma… Mais, pour Claude Leicher, il ne fait aucun doute qu’il s’établisse à 25 euros. À ses yeux, « Revel a acté » la revalo de 2 euros du C pour les généralistes et donc « n’en discute plus ». Éric Henry ne voit d’ailleurs pas comment le patron de la Cnam pourrait revenir sur ce point, sauf à ce qu’il n’y ait pas de signature.
Mais dès le deuxième niveau, les difficultés commencent à apparaître. Selon le document de travail de la Caisse, ce niveau correspond aux « actes coordonnés » et plus particulièrement ceux relevant de « la prise en charge en urgence d’un patient adressé par son médecin traitant vers un médecin de second recours ». À ce titre, la MCG de 3 euros serait ouverte au premier tandis que le second bénéficierait d’une majoration de 15 euros. Une distinction entre praticiens intolérable pour Luc Duquesnel. « Quand on est amené à envoyer un patient en urgence (à un confrère), on l’a nous-même pris en urgence », souligne le patron de l’Unof-CSMF, énumérant ce que cela implique en termes de coups de téléphone, rédaction de courrier... La formule de l’Assurance maladie révèle, selon lui, « une méconnaissance de la réalité de la profession de généraliste » du côté de la Caisse.
Jean-Paul Hamon regrette également que les soins non-programmés ne fassent pas l’objet d’une revalorisation. Et indépendamment même de l’urgence, Eric Henry, le chef de file du SML plaide pour que la MCG soit ouverte à tous les généralistes dès lors qu’ils adressent l’un de leurs patients à un confrère. Un point qu’il sera difficile de négocier alors que l’Assurance maladie « évalue à 2 millions le nombre de consultations entrant » dans ce deuxième niveau. Ce qui fait dire à Luc Duquesnel qu’elle « cherche à limiter à chaque fois au plus petit nombre » les revalorisations.
S’agissant du troisième niveau, il concerne « les consultations longues ». En plus de celles déjà existant, d’autres seraient créées à raison de leur « fort enjeu en termes de santé publique ». Le dernier étage s’attache quant à lui aux « prises en charge particulièrement longues et complexes ». Pour les syndicats, ces propositions manquent de contenu. « Ça va dépendre de ce qui est mis dans la consultation », explique Jean-Paul Hamon, saluant toutefois la reconnaissance de consultations lourdes de la part de la Caisse. « Si on créé des niveaux, ils doivent être rémunérés en fonction du contenu et non de la spécialité », met en garde Claude Leicher, soucieux du respect du principe d’équité tarifaire.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique