Plus humaine, plus économique et plus écologique… L’Académie nationale de chirurgie encourage le développement et l’accompagnement de la pratique chirurgicale au cabinet pour certaines opérations qui restent cantonnées aux hôpitaux publics comme privés. Dans l’Hexagone, « cette pratique de chirurgie en cabinet n’existe pas ou de manière très confidentielle alors qu’elle représente potentiellement 32 % des actes chirurgicaux pratiqués en établissements de santé », relève le Dr Frédéric Teboul, chirurgien de la main et du plexus brachial et président du Syndicat national des chirurgiens de la main, s’appuyant sur une étude de la Cnam.
Transfert potentiel de 2,6 millions d’actes
« En France, l’offre de soins distingue les cabinets médicaux d’une part et les établissements de santé d’autre part. La parution récente de plusieurs textes juridiques pose la question de la chirurgie de cabinet, et donc d’un environnement intermédiaire », indique le Dr Gilles Bontemps, médecin généraliste et directeur de mission à la Cnam. Selon lui, la chirurgie de cabinet, qui ne mobilise pas impérativement du personnel anesthésique, se trouve aujourd’hui à la croisée de quatre évolutions : juridique, anesthésique, chirurgicale et organisationnelle. Chaque année, 2,6 millions d’actes pratiqués en établissements de santé pourraient ainsi potentiellement être transférés en ville.
Pour mémoire, « la chirurgie en cabinet hors établissement de santé correspond à des actes chirurgicaux réalisés sous anesthésie locale, y compris topique, en dehors des blocs opératoires mais avec un environnement permettant le respect des normes de sécurité », poursuit le Dr Teboul. Cela existe déjà avec les implants dentaires posés par les chirurgiens-dentistes et l’ablation de lésions cutanées par les dermatologues en cabinet. L’idée est d’aller plus loin avec les pathologies simples de la main, notamment le traitement du syndrome du canal carpien. Reste à savoir si les assureurs accepteront d’accompagner les praticiens libéraux dans cette voie.
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