Avant l'action, la consultation: les syndicats vous demandent votre avis

Loin du jeu de mot évident, il semble que 2015 s’impose, sans conteste, comme l’année de la consultation des médecins, à défaut d’être celle du C. Après l’Ordre et sa « grande consultation sur l’avenir du système de santé », c’est au tour de trois syndicats d’interroger les généralistes. L’objectif de l’enquête dévoilée ce mercredi par l’Unof, MG France et la FMF, envoyée à leurs adhérents  et bientôt accessible en ligne ? Pour Luc Duquesnel, chef de file de l’Unof, il ne s’agit pas tant de demander aux généralistes ce qu’ils souhaitent voir figurer dans la prochaine convention « sinon ça serait une lettre au Père Noël » que de « savoir ce qu’ils sont prêts à faire, début janvier, pour peser sur les futures négociations ». Autrement dit, cette enquête, à laquelle le SML n'a pas souhaité s'associer, doit permettre d’établir les modalités d’action à mettre en œuvre, début 2016, pour alerter les pouvoirs publics sur le mal-être de la profession.

Un panel d’actions inspirées de chacun des trois syndicats

Après les renseignements d’usage (profil, type d’activité, pratique tarifaire), une dizaine de propositions de mots d’ordre se succèdent… Et dont les termes rappellent singulièrement les actions suivies ou initiées par les syndicats depuis le début de l’année. « Action tarifaire », « désobéissance civile » face au tiers payant général obligatoire, « grève administrative » ou encore « adhésion à un CODTS et signature d’une charte de soutien mutuel avec menace de déconventionnement » sont les quelques-unes des hypothèses soumises à l’appréciation des généralistes.

C à 25 euros... et plus si affinités !

Au-delà de ces propositions, les syndicats lancent ou plutôt relancent un mouvement tarifaire. Pour MG France, « on continue le C à 25 euros », explique Claude Leicher qui applique lui-même cette cotation depuis le dernier appel de son syndicat en ce sens, en mars. Pour ses confrères de l’Unof et de la FMF, la vraie valeur du C est plus mouvante… Luc Duquesnel, à l’origine de cette consultation commune, ne manque pas de rappeler qu’ « à la CSMF, on dit que le C doit être à 30 euros ». Du côté de la FMF, Jean-Paul Hamon redoute qu’un mot d’ordre en faveur d’un C à 25 euros ne soit pas suffisant pour mobiliser ses troupes.

« On leur demande ce qu’ils (les généralistes) sont prêts à faire et selon les réponses, on donnera un mot d’ordre », répète-il. S’il apparaît plus modéré, Claude Leicher précise que c’est avant tout par réalisme. « Un mouvement tarifaire, on sait faire, mais qu’est-ce qui est praticable » interroge-t-il, mettant en garde contre des consignes de « C irréaliste ».

Mais une chose est sûre, pour les trois syndicats, le C à 25 euros n’est pas une fin en soi : c’est davantage un préalable à l’ouverture des négociations conventionnelles, en février. Outre accéder à « l’équité tarifaire », cette mesure constituerait un geste financier en direction des généralistes pour qui 2016 pourrait être une « 6e année blanche », souligne Luc Duquesnel. Il n’est en effet pas question de compter sur un effet immédiat de la prochaine convention : toutes mesures tarifaires ne pouvant prendre effet avant 2017.

Quelques points communs pour la Convention

Les appréciations autour du mot d’ordre en faveur d’un C à 25 euros différent donc un peu d’un syndicat à l’autre mais cela ne devrait pas les empêcher d’agir, en commun, à partir des réponses à leur questionnaire. Ils devraient également se retrouver autour d’un certain nombre de revendications liées à la prochaine Convention. Si le vocable diffère d'une organisation à l'autre, force est de constater que l'idée d'un "forfait structure" les réunit tous trois. La FMF, l’Unof et MG France ont prévu de réunir d’ici à la fin de l’année pour partager, sur une plateforme unique, leurs propositions. Qu’ils présenteront, ensemble, le 11 février, date de la Grande conférence de santé que tous entendent boycotter.