Alors que le « programme de stabilité » décidé par le gouvernement met plus que jamais le cap sur les restrictions budgétaires, comment trouver les fonds qui permettront de financer cette nouvelle forme de rémunération ? Et à quel montant faut-il s’attendre ? Depuis 2010, une enveloppe budgétaire est consacrée à l’Expérimentation des nouveaux modes de rémunération (ENMR) pour rémunérer le travail en équipe.
Selon le président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), Pierre de Haas, une équipe pluriprofessionnelle qui travaille ensemble au sein d’une maison ou d’un pôle de santé touche en moyenne 50 000 euros. « Il y a aujourd’hui près de 300 maisons de santé », ce qui supposerait, selon le président de la FFMPS, de « doubler voire de tripler la dotation actuelle qui est de 8 millions d’euros en 2013 ».
« Petite révolution »
L’enveloppe consacrée aux ENMR devrait sans doute être fondue dans celle qui sera négociée pour cette nouvelle forme de rémunération. Mais à l’évidence, le budget actuel est, pour les syndicats, très largement inférieur aux besoins de cette « petite révolution ».
À en croire Claude Leicher, il faudrait, en effet, prévoir plusieurs dizaines de millions d’euros. Le président
de MG France propose que le gouvernement prenne l’argent sur les 800 millions d’euros d’économies réalisées l’an passé sur les soins de ville qui sont « le résultat des efforts faits par les médecins généralistes ». Une revendication avancée aussi par le président de la CSMF, même si Michel Chassang ne précise pas la répartition de cette somme. Pour l’heure, que les généralistes bénéficiant des ENMR se rassurent. Si les négociations n’aboutissaient pas, il est clair qu’ils « ne perdraient pas l’enveloppe prévue pour eux cette année », affirme Claude Leicher.
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