L'Assurance maladie entame mercredi la négociation avec les médecins libéraux pour une nouvelle convention quinquennale. Les cinq syndicats représentatifs de la profession (CSMF, FMF et SML pour les spécialistes et généralistes, MG France pour les généralistes et le Bloc pour les chirurgiens) ont rendez-vous au siège de la Cnamts à Paris. Pour le patron de la Cnamts, Nicolas Revel (photo), ce sera d'ailleurs un peu un baptème du feu, puisqu'à ce poste, il n'a encore négocié ni convention, ni accord interprofessionnel. Côté médecins, l'exercice sera assez nouveau aussi pour Jean-Paul Ortiz (CSMF), comme pour Eric Henry (SML), même si dernier a déjà participé à des négociations, mais pas comme chef de file de son syndicat.
Ce tour de chauffe permettra de préciser le calendrier, les modalités et les objectifs des discussions organisées jusqu'à l'été en vue d'un nouveau texte régissant, pour cinq ans, les relations entre les médecins et la Sécu, selon des orientations fixées par le gouvernement. L'actuelle convention arrivant à échéance le 26 septembre, les négociateurs auront jusqu'au 26 août pour se mettre d'accord, sans quoi un règlement arbitral sera confié à une personnalité choisie mercredi.
La négociation s'annonce ardue face à des syndicats échaudés par l'instauration d'ici à 2017 du tiers payant généralisé, et qui n'ont pas fait mystère de leur déception face aux propositions communes caisses-mutuelles présentées la semaine dernière. Autre difficulté : le contexte n'a jamais été aussi contraint, l'Assurance maladie devant économiser plus de 3 milliards d'euros par an d'ici à la fin du quinquennat.
En jeu aussi, l'amélioration des prises en charge, la lutte contre les déserts médicaux ou les dépassements d'honoraires, mais surtout la hausse des revenus des médecins, réclamée depuis plus d'un an par les syndicats. "La rémunération des médecins sera augmentée, la question est sous quelle forme, de quelle manière et à quel rythme", a répété dimanche Marisol Touraine, qui souhaite poursuivre la diversification des compensations financières octroyées aux médecins en valorisant, par exemple, leur "implication dans la lutte contre le tabac" ou la vaccination. Les sommes allouées pourraient aussi être modulées en "fonction des zones d'installation", est-il précisé dans les orientations retenues par l'Assurance maladie.
De leur côté, les syndicats ont élaboré une feuille de route commune, "une première historique", selon Jean-Paul Ortiz, même s'ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un tarif de base. "Chacun va mettre l'accent sur ses priorités", a expliqué Claude Leicher, le président de MG France, qui fait campagne pour une consultation à 25 euros égale à celle des spécialistes. La CSMF, elle, avait jusqu'à présent exigé une consultation de 30 euros minimum pour tous les praticiens. Mais attention, le seul "passage de 23 à 25 euros représenterait 550 millions d'euros par an", a déjà prévenu Nicolas Revel.
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