Édito

Coup de pression ?

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Publié le 11/03/2023

Crédit photo : Amandine Le Blanc

Pari réussi pour les assises du déconventionnement ? Avec plus de 1 700 inscrits et une salle pleine à l’ouverture, le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S, s’est félicité dans son discours d’ouverture, le 3 mars, à la Cité universitaire de Paris. « Nous allons tous ensemble écrire l’histoire », a-t-il martelé, tout en précisant avoir décalé l’évènement initialement prévu à l’automne 2022. « Nous sentions bien que la convention ne serait pas signée », souligne celui qui, très tôt dans les négociations, n’avait pas fait mystère de son refus d’accepter la proposition de la Cnam si ses conditions, notamment tarifaires, n’étaient pas entendues.

Alors, le déconventionnement, une idée qui fait son chemin ? Dans la salle, outre l’UFML-S, on pouvait croiser d’autres représentants syndicaux, comme le Dr Corinne Le Sauder, présidente de la FMF, mais aussi le Dr Christelle Audigier, à l’origine du collectif Médecins pour demain. Tandis que ni MG France ni la CSMF n’y étaient représentés. Une absence guère surprenante au regard de leurs positions sur l’accès aux soins. En effet, les patients consultant un des près de 800 médecins « non conventionnés » en secteur 3 n’accèdent pas aux mêmes remboursements que pour les secteurs 1 et 2. Ainsi, quel que soit le montant de la consultation, l’Assurance maladie rembourse 0,61 euro, loin des 16,50 euros pour une consultation à 25 euros chez un généraliste. MG France n’occulte pourtant pas le sujet qui témoigne de la colère des médecins suite à l’échec des négociations conventionnelles. Ainsi, dans une réunion zoom Les vendredis de MG France organisée le 10 mars, le syndicat prévoyait d’aborder « Le déconventionnement, que faut-il en penser ? ».

Car finalement, les menaces de déconventionnement n’ont-elles pas vocation à ne rester qu’un moyen de pression ? Le 7 mars, l’UFML-S avait recueilli 544 « lettres d’intention ». Le syndicat affiche son ambition d’atteindre 15 000 à 20 000 médecins avant de porter ces lettres aux pouvoirs publics. Car il y voit une démonstration de force pour les prochaines étapes autour de la convention, qui fait aujourd’hui l’objet d’un règlement arbitral.


Source : lequotidiendumedecin.fr