La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a rendu public ce début de semaine les derniers chiffres de dépenses de soins. Première information, les remboursements de soins du régime général ont évolué de + 2,2 % sur les douze derniers mois. Quant aux dépenses de soins de ville pour le premier semestre, à fin juin 2023, elles sont sur la tendance inverse, diminuant de 2,5 % sur cette période et de 0,1 % sur les douze derniers mois. « Les évolutions restent marquées par l’explosion épidémique liée au variant Omicron au début 2022 », observe la Caisse.
Légère augmentation pour les généralistes, forte pour les spés
Les remboursements de soins médicaux et dentaires sont en hausse de 5,4 % au 1er semestre et de 5,2 % en rythme annuel. Ainsi, dans le détail, les remboursements des soins de généralistes sont parfaitement stables (0,0 %) au 1er semestre, mais augmentent de 1,7 % en rythme annuel. En revanche, les remboursements de soins de spécialistes augmentent de 7,5 % au 1er semestre et de 6,3 % en rythme annuel. Les soins dentaires connaissent une évolution analogue puisqu’ils augmentent de 6,6 % au 1er semestre et de 6,4 % en rythme annuel. Un autre volet d’accroissement des remboursements de soins, modéré cette fois, concerne le poste des auxiliaires médicaux. Il augmente de 2,4 % sur les douze derniers mois (1,2 % sur le premier semestre). Tandis que les soins de masso-kinésithérapie enregistrent une hausse de 8,0 % au 1er semestre et de 6,6 % sur un an, « confirmant l’important rattrapage d’activité par rapport à un premier semestre 2022 particulièrement peu dynamique », analyse la Cnam.
Baisse pour les soins infirmiers et les analyses médicales
Les soins des infirmiers diminuent de 3,6 % au 1er semestre et de 0,8 % sur douze mois. Une évolution qui s’explique par la baisse des prélèvements réalisés par les infirmiers pour les tests covid. La fin de la pandémie a, logiquement, aussi eu une incidence sur les remboursements d'analyses médicales. Ces derniers baissent de 42 % au 1er semestre et de 34,8 % sur les douze derniers mois du fait de la baisse du nombre de tests PCR depuis le pic épidémique de janvier 2022, la baisse de leur tarif et la fin de leur prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie.
Hausse pour les transports et les médicaments, IJ contrastées
Les remboursements de transports augmentent de 8,3 % au 1er semestre et de 7,5 % sur douze mois. Les versements d'indemnités journalières, qui font l’objet d’une vaste campagne de contrôle de la part de la Caisse depuis le mois dernier, ont diminué de 6,3 % au 1er semestre mais augmenté de 2,5 % sur douze mois. Un repli que la Cnam explique « par le niveau exceptionnel des dépenses d’IJ au début de l’année dernière du fait de la crise sanitaire ». Les remboursements des médicaments progressent de 7,4 % au 1er semestre et de 7,2 % sur douze mois. Dans le détail, les remboursements de médicaments en ville ont augmenté de 8,7 % au 1er semestre et de 8,5 % sur un an. Et la rétrocession hospitalière a diminué de 6,4 % au 1er semestre et de 5,6 % sur douze mois. Les remboursements au titre de la LPP (Liste des produites et prestations remboursables par l’organisme) progressent de 5,6 % au 1er semestre et de 5,4 % sur douze mois.
Enfin, sur les douze derniers mois, les versements aux établissements ont évolué de +3,7 % pour les établissements publics et de +9,2 % pour les établissements de santé privés. « Au total (y compris forfaits), les dépenses du régime général augmentent de +2,3 % en rythme annuel », conclut l’Assurance-maladie.
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