Pour les négociateurs de la convention 2016, la question financière est à la fois le point central et la quadrature du cercle. Comme à chaque fois, évidemment, dans ce type de discussion, mais de façon encore plus aiguë qu’à l’accoutumée. Et pour cause : voilà plus de cinq ans que le C n’a pas bougé de sa valeur nominale. Un délai long, trop sans doute pour que vos représentants abordent ces discussions dans des conditions sereines. Car la demande est si forte de la part des médecins de terrain que la surenchère est tentante et donc les risques de blocage élevés avec la Cnamts. D’autant que - faut-il le rappeler ? - le cadre n’a jamais été plus contraint sur le plan budgétaire…
Dans ce drôle de contexte, le sort du C pourrait tout faire capoter. Car la Cnamts aimerait bien faire l’impasse sur la traditionnelle revalo de la consultation de base. Une hypothèse que vos syndicats peuvent difficilement envisager, sauf à paraître brader cette valeur refuge qui depuis la première convention de 1971 résume la grille tarifaire du généraliste. L’essentiel mais plus la totalité… Depuis quelques années, la Cnamts n’a en effet eu de cesse d’inventer des revalorisations dites « structurantes », censées rendre l’activité des médecins plus en phase avec les impératifs de santé publique ou les deniers de la collectivité. Les forfaits apparus au début des années 2000 ont été inventés pour ça. Le paiement à la performance et les majorations pour personnes âgées sont venus enrichir le paysage tarifaire avec les mêmes desseins.
La Cnamts voudrait désormais pousser le curseur encore plus loin. L’idée est, par exemple, de mieux honorer certains actes lourds que d’autres plus routiniers, tout en accentuant la part forfaitaire dans la rémunération du médecin de ville. Pour Nicolas Revel, réussir cette mutation suppose de ne surtout pas donner aux médecins l’impression d’être payés en monnaie de singe en retour. C’est plus difficile qu’il n’y paraît car les débats de ces derniers mois ont bien montré que l’œil des praticiens reste rivé sur l’évolution nominale du prix de leur consultation, quand les pouvoirs publics préfèrent insister sur les à-côtés octroyés ces dernières années. Question de sous, dialogue de sourds… C’est sans doute pour cette raison que le patron de la Cnamts tient tant à rendre plus lisibles les règles du jeu tarifaire. Un vrai tour de force en réalité car cette volonté de simplification devra aussi aller de pair avec une diversification accrue des éléments constitutifs de vos revenus.
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