Le CNGE persiste et signe. Après avoir remis en cause dans diverses recommandations l’intérêt de l’HbA1C pour le suivi des diabétique ou la pertinence des prescriptions de statines basées sur les taux de LDL-cholestérol, le Collège national des généralistes enseignants vient sans surprise de proposer dans un communiqué, la révision des objectifs de la ROSP basé sur ces items. Avec en toile de fond une réflexion plus globale sur la pertinence des indicateurs médicaux de la ROSP.
Par exemple, « trois indicateurs ROSP portent sur le dosage quadri-annuel de l’HbA1C et son niveau de contrôle », illustre le CNGE. Or « la surveillance uniforme de l’HbA1c 4 fois/an pour tous les patients n’a pas démontré son utilité et son niveau de contrôle n’a jamais été corrélé à un bénéfice en termes de morbimortalité, voire serait délétère ».
Deux autres indicateurs concernent le contrôle du LDL-cholestérol « Cependant, les données actualisées de la science plaident en faveur de la prescription de statines à dose fixe selon l’évaluation du risque cardiovasculaire du patient et de l’abandon des objectifs cible de LDL-c ».
Un autre objectif porte sur la prévention cardiovasculaire des patients diabétiques hypertendus par une statine. Or « Le diabète n’est pas le seul élément de décision de prescription de statine. En revanche, diabétiques ou non, tous les patients à haut risque cardiovasculaire peuvent bénéficier des statines qui ont démontré leur efficacité en termes de morbimortalité » argumente le CNGE.
Enfin, un indicateur porte sur la prévention cardiovasculaire des patients diabétiques hypertendus par aspirine faible dose. Mais « en raison d’une balance bénéfice/risque défavorable de l’aspirine en prévention primaire, ce critère devrait être limité à la prévention secondaire chez les patients à haut risque cardiovasculaire, indépendamment du statut diabétique » oppose le CNGE.
Concertation pluri-professionnelle
A la lumière de ces exemples, le Conseil scientifique du CNGE propose de réviser les indicateurs de la ROSP non validés par les données de la science, et préconise :
- de supprimer l’HbA1C comme indicateur de ROSP, du fait de l’absence de preuve d’intérêt clinique en termes de santé des patients et des populations.
- de cibler la prescription d’une statine chez les patients à haut risque cardiovasculaire et la prescription d’aspirine chez ceux en prévention secondaire.
Le CNGE demande par ailleurs une concertation pluri-professionnelle « pour faire évoluer les indicateurs de la ROSP afin qu’ils soient légitimes et scientifiquement, cliniquement, et économiquement pertinents pour améliorer la santé de la population ».
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