Toujours en conflit ouvert avec l’Assurance-maladie, les biologistes médicaux interpellent à nouveau la Cnam, cette fin de semaine. Ils citent cette fois les propres chiffres de la Caisse pour établir l’injustice de traitement dont ils s’estiment victimes. Ainsi, selon les dernières tendances d’augmentation des soins de ville publiées par l’Assurance-maladie le 30 octobre sur son site, ces derniers ont augmenté de 3,8 % ces douze derniers mois. Avec, dans le détail, +3,2 % pour les soins médicaux et dentaires ou +5,7 % pour les remboursements de transport. A contrario, celui du remboursement d’examens biologiques a quant à lui baissé de – 10,6 %. Une diminution qui s’explique, selon la Cnam, par le repli des dépenses de tests en lien avec le Covid 19, le doublement des participations forfaitaires (intervenues en mai), des baisses de tarifs ainsi que par le mouvement de grève des laboratoires de la fin du mois de septembre.
« Alors que les coûts dans l’ensemble des secteurs de la santé augmentent, la biologie médicale est la seule spécialité dont les revenus subissent à ce jour un tel effondrement », insiste l’intersyndicale qui demande « la justification de ce traitement particulier », se référant à la baisse de près 10 % des tarifs de plusieurs actes de biologie publiée au Journal Officiel du 3 septembre.
Issue conventionnelle ?
Pour mémoire, les biologistes avaient alerté dès cet été sur les conséquences pour la profession et les patients d’une baisse des tarifs des actes de biologie médicale à la rentrée, (360 millions d’euros en année pleine), à savoir un shutdown, (arrêt complet d’activité), qui pourrait intervenir à la mi-décembre, leur enveloppe financière étant a priori épuisée à cette date. Du 20 au 23 septembre, un mouvement unitaire de fermetures des laboratoires était venu appuyer leurs propos. Dans la foulée, la Cnam avait dégainé un communiqué assurant que « tous les examens et analyses réalisés par les assurés seront pris en charge dans les conditions habituelles par l’Assurance-maladie tout au long de l’année 2024 et au-delà ».
La Cnam détient le pouvoir de stopper le mouvement de shutdown, réaffirme de son côté l’intersyndicale qui joue en parallèle carte de l’apaisement. Les biologistes rejoignent « le vœu de l’Assurance-maladie d’une réouverture sereine des discussions conventionnelles […] dans les prochaines semaines », indiquent-ils. Tout en réaffirmant la nécessité de mettre en œuvre des États généraux de la biologie médicale dès le début de l’année.
SDBIO, Les Biologistes Médicaux, SNMB, SLBC
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