Paiement à la performance

Les jeunes médecins oubliés par le ROSP ?

Publié le 31/05/2013
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Le syndicat des médecins remplaçants et jeunes installés, RéAGJIR dénonce de fortes disparités de primes à la performance entre jeunes et aînés et selon le lieu d’installation. À l’appui de ses dires, il révèle une enquête auprès de 106 jeunes praticiens.

Les jeunes généralistes seraient-ils les oubliés de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) ? C’est en tout cas le sentiment que partage le syndicat RéAGJIR (Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants). Supputant de fortes différences de rémunération de paiement à la performance entre les jeunes médecins et leurs aînés, le syndicat a lancé une enquête il y a un mois auprès de ses adhérents sur Internet pour mesurer le phénomène. Les médecins traitants ayant au moins 200 patients ont en effet touché en moyenne 5365 euros tandis que la prime versée aux jeunes professionnels (moins de 40 ans) n’a pas excédé plusieurs centaines d’euros pour la plupart d’entre eux, soutient RéAGJIR.

Disparités importantes

106 médecins récemment installés ont répondu à ce questionnaire en ligne. Sur les 31 sondés installés en 2011, 84 % auraient reçu entre 1 000 et 3 000 euros contre une moyenne à 5 300 euros sur l’ensemble de la cible généralistes. Ce serait pire encore pour les 45 installés en 2012, les 2/3 n’ayant rien touché du tout. Au sein même de la nouvelle génération, si l’on considère le statut des répondants, les disparités sont importantes aussi : les 41 médecins collaborateurs ayant participé à l’enquête sont un tiers à n’avoir rien reçu contre 25 % chez les 16 médecins installés seuls et 22 % des 49 médecins exerçant en groupe.

Ces résultats attestent selon le syndicat d’une « importante hétérogénéité de l’attribution des points » dont il juge la méthode « peu compréhensible ». RéAGJIR entend bien faire part de son inquiétude à l’Assurance Maladie et lui demander des explications. « D’après nos résultats, les méthodes de calcul ne semblent pas profiter à la nouvelle génération, alors que les pouvoirs publics déplorent le manque d’installation des jeunes en médecine générale », regrette Aude Mainguy, présidente de RéAGJIR.


Source : Le Généraliste: 2646