Ça y est, l’Assurance maladie semble consentir à revaloriser le tarif de la consultation. Lors de la séance de négociations conventionnelles du 1er juin, elle a en effet mis sur la table le passage à 25 euros de la consultation. Mais cette hausse de 2 euros, réclamée de longue date par les syndicats, ne les satisfait guère. Il faut dire que, dans l’esprit de la CNAM, entre revalo et création de consultations longues majorées – une autre demande formulée par l’ensemble des syndicats, il faut choisir. « Une alternative inacceptable » pour Luc Duquesnel. Le chef de file de l’Unof-CSMF refuse également que l’augmentation du C à 25 euros se fasse progressivement ainsi que le suggère l’Assurance maladie dans un document de travail. « Le C à 25 euros n’est pas une revalorisation » rappelle Claude Leicher pour qui il s’agit d’une mesure d’équité tarifaire. Notant d’ailleurs que ces 2 euros supplémentaires ne sont « pas actés », le président de MG France « espère que les propositions ne sont pas figées et qu’elles seront complétées » notamment par la reconnaissance des actes complexes effectués par les généralistes. « Le C à 25 euros, ce n’est pas ce qui va inciter les jeunes à s’installer », assure Jean-Paul Hamon pour qui « on est encore bien loin du compte »…
Deux options pour la revalo
S’agissant de la méthode, la revalorisation de la consultation de base peut s’opérer de deux façons. Soit la MPC est supprimée et le tarif du C équivaut à celui de la CS et s’établir à 25 euros. Soit une majoration similaire à la MPC est ouverte aux généralistes. Entre ces deux options, l’Assurance maladie a fait les comptes : la première coûte 167 millions d’euros de plus que la seconde. Cette dernière a, dès lors, les préférences de la Caisse, d’autant plus qu’elle « souhaite maintenir une différenciation des tarifs entre la consultation réalisée par les médecins de secteur 1 et secteur 2 ayant adhéré au CAS ».
Un seul forfait médecin traitant
La séance de négociations autour du « médecin traitant » a également permis à la CNAM de présenter ses propositions quant à la rémunération forfaitaire. Il s’agit plutôt d’une proposition : substituer à l’ensemble des forfaits « une rémunération unique dédiée au suivi de la patientèle du médecin traitant ». Celle-ci serait de 5 euros par patient et modulable selon différentes caractéristiques (âge, pathologie, précarité).
Autre sujet abordé par l’Assurance maladie : la fonction de médecin traitant de l’enfant, créée par la dernière loi de santé. Là encore, la Caisse propose de revenir sur les différentes majorations existantes et de créer « trois niveaux de consultations relatifs à la prise en charge des enfants, ouverts aux généralistes et pédiatres » de secteur 1 et secteur 2 ayant adhéré au CAS.
Premier claquement de porte
Ces évolutions n’ont pas davantage convaincu les syndicats. « Je suis un peu inquiet sur le regroupement des forfaits », confie Jean-Paul Hamon qui, par ailleurs, en a « un peu marre de ces négociations qui se prolongent, avec des effets d’annonces sur le C à 25 euros ». Éric Henry voit lui aussi derrière l’annonce de cette revalo un coup de communication de l’Assurance maladie. « La méthode est agaçante », s’emporte le leader du SML quelques minutes après avoir claqué la porte des négociations. Car même s’il se dit « syndicat conventionniste », il a quitté précipitamment les discussions, considérant qu’il n’y avait « aucune clarté, aucune transparence ». Et regrettant que Nicolas Revel n’ait toujours pas répondu à son interrogation majeure : le montant de l’enveloppe budgétaire allouée à ces négociations. Présent tout au long de la séance du 1er juin, Jean-Paul Hamon n'exclut pas de boycotter la prochaine séance qui doit aborder, le 8 juin, le sujet des actes techniques. Une éventualité que le chef de file de la FMF soumettra à son conseil d'administration le 5 juin.
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