Drôle de calendrier de rentrée pour le directeur de la CNAM… Le hasard des universités d’été et congrès annuels a amené Nicolas Revel à rencontrer, depuis le mois de septembre, les différents opposants à la nouvelle convention. Après s’être exprimé devant les jeunes de Reagjir et les cadres de la CSMF, c’est auprès des adhérents du SML qu’il est venu défendre, vendredi matin, non seulement le texte signé le 25 août dernier mais, plus encore, le système conventionnel en tant que tel. « Je suis venu échanger sur les raisons qui vous ont conduit à ne pas signer », a-t-il assuré, considérant qu’il est « important de maintenir un dialogue ». Et Pierre-Louis Druais d’abonder dans le même sens. Bien que critique à l’égard du texte, le président du Collège de la médecine générale (CMG) estime que « la politique de la chaise vide n’est jamais une bonne chose ».
Deux voix pour la convention
Alors que l’assemblée générale du SML a voté, à plus de 95 %, contre la convention, Nicolas Revel s’est montré droit dans ses bottes. « Je suis heureux que la convention ait été signée », a-t-il confié, reconnaissant toutefois qu’il aurait préféré réunir l’ensemble des organisations. À ses yeux, un échec aurait marqué « une remise en question de l’outil conventionnel ». Or, « l’instrument conventionnel est précieux » car, au-delà d’être « l’instrument privilégié de la relation entre les médecins et l’Assurance maladie », il a « pour vertu la négociation et la co-construction », a souligné le directeur de la CNAM. Et à un mois de l’entrée en vigueur de la convention, il n’a pas manqué de rappeler « le choix assumé d’investir plus sur la médecine générale », les deux tiers de l’enveloppe budgétaire lui étant consacrés.
Et pourtant, « personne ne peut être content du résultat de la convention. » Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce cinglant jugement ne vient ni d’Éric Henry, ni de Jérôme Marty (UFML), tous deux présents lors de cette table ronde, mais de Pierre Louis Druais. Si le texte contient « certaines choses très positives » – il faut dire que le CMG a produit en février un rapport sur la ROSP à la demande de l’Assurance maladie -, « il ne fait que rattraper le retard » aux yeux du Professeur de médecine générale. Défenseur malgré tout du modèle conventionnel, il appelle ses confrères à y participer. « Si vous laissez votre place, elle sera occupée par d’autres, notamment des officines », les avertit-il. Et de conseiller aux syndicats de se tourner davantage vers les problématiques des patients, pas seulement les leurs.
Des représentants politiques
Ce moment d’explications autour de la convention passé, le congrès du SML doit être l’occasion d’aborder la place de la santé dans les primaires de la droite. Jusqu’au 24 septembre, des représentants des différents candidats doivent en effet venir présenter leurs grandes orientations en la matière. Après Jean-François Copé et Dominique Tian, représentant de Bruno Le Maire, hier, c’est Jean Leonetti qui a présenté, vendredi, la vision d’Alain Juppé. Une vision qui se résume en trois mots : confiance, responsabilité et liberté.
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