Votre article du 18 Novembre (LG n°2775) ne relate pas ma position sur le C à 25€. Promoteur de la MSP de Val d’Izé (21 professionnels dont 4 médecins) et de la MMG ouverte du Pays de Vitré (32 médecins), je n’ai jamais menacé de « dévisser » ma plaque en rétorsion des menaces de la CPAM du 35 concernant notre pratique du C à 25€, ce qui entrainerait la fermeture de La SISA de Val d’Izé et laisserait 4500 assurés sans médecins. Je n’ai jamais été adepte d’une politique de la terre brulée.
Nous avons voulu utiliser ce mouvement tarifaire pour tirer un signal d’alarme en ces périodes pré-électorales sur la mort imminente dans l’indifférence générale d’une médecine de famille de proximité pourtant plébiscitée par les assurés. Ce n’est pas évidemment pour les « 2€ » (de toute façon bien insuffisants) que mes jeunes médecins collaborateurs et moi-même sommes partis en dissidence tarifaire. Mais pour essayer de sauver leur métier à eux, jeunes diplômés de 35 ans qui ont décidé de choisir la « Médecine Générale » mais qui n’ont pas le même paradigme que leurs ainés, à savoir de faire des semaine de 60 heures; et on ne serait leur donner tord…
La médecine ambulatoire du 21 ème siècle a besoin de se rénover. Elle n’a pas actuellement les moyens de répondre à ce défit sociétal sans un outil de travail performant et moderne. Mes collaborateurs refusent dans l’état actuel de « franchir le pas » et de s’associer, inquiets d’un avenir incertain. Alors oui, si la situation ne changeait pas, et que pour une raison quelconque je devais être obligé d’arrêter d’exercer pour raison de santé ou conventionnelle, la MSP de Val d’izé fermerait avec ses 21 professionnels de santés qui exercent dans une pluridisciplinarité stimulante et créatrice.
La CPAM du 35 ne fait que son devoir en me poursuivant et j’attends les sanctions avec sérénité. Je me plierai à leurs décisions en simple citoyen démocrate et quant à moi continuerai de « soigner » tant que cela me restera possible. En espérant que par ce « buz » médiatique, ce « système étatique » en place soit mis en face des résultats de leur politique de terrain destructrice et sans avenir.
A 65 ans je reste cependant confiant en l’avenir grâce aux modèles mis en place localement et qui marchent mais qui sont agonisants faute de moyens. Nous attendons que les candidats à la présidentielle définissent de toute urgence une nouvelle politique des soins ambulatoires, les questions de Santé étant étonnamment absents des débats jusqu’ici… La solution ne viendra pas des tutelles mais d’une politique de proximité menée avec les professionnels de santé locaux exerçant sur des territoires régionaux auxquels on aura surtout donné de nouveaux moyens.
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