L'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux se retrouvent ce jeudi pour aborder la question de la rémunération sur objectifs de santé publique. L'objet de cette commission paritaire nationale est simple : trouver un consensus afin d'éviter que la prime qui doit être théoriquement versée en avril prochain aux médecins généralistes au titre de l'année 2020 soit défavorablement impactée par la crise sanitaire.
En 2019, la prime moyenne d'un généraliste représentait environ 5 000 euros. Selon de premiers résultats provisoires, le montant de la Rosp médecin traitant de l'adulte devrait augmenter de 0,9 % en 2020, explique l'Assurance maladie. Cette légère hausse s'expliquerait par une augmentation de la patientèle moyenne des généralistes (+1,3% de patients adultes, +14 % d'enfants l'an passé) qui compenserait les indicateurs cliniques en baisse.
« L'année 2020 est totalement atypique, du fait de la crise Covid, et les résultats enregistrés ont été moins bons sur un grand nombre d'indicateurs », observe Julie Pougheon, directrice de l'offre de soins à la Caisse nationale d'Assurance maladie.
« Si l'on prend des indicateurs qui passent par des dosages biologiques ou des actes pour le suivi de certaines pathologies (patients diabétiques, souffrant d'insuffisance rénale chronique, ou sous AVK), ou les dépistages de cancers, on enregistre des résultats en baisse, poursuit la responsable de la Cnam. Cela n'est pas sans lien avec la crise sanitaire, la baisse du recours de soins ou la fermeture de certains cabinets pendant le premier confinement. »
Un coefficient majorateur à l'étude
Si ces résultats ne permettent pas d'apporter un jugement sur la qualité des pratiques des professionnels, l'Assurance maladie se dit prête à prendre des mesures pour compenser l'impact de la crise sur la Rosp 2020. La Cnam a réuni ce mercredi un groupe de travail avec les syndicats de médecins libéraux, très critiques envers le dispositif de rémunération à la performance, mais désireux toutefois de ne voir aucun médecin perdant en 2020.
« Nous sommes convenus d'examiner les propositions des syndicats pour neutraliser les effets de la crise, résume Julie Pougheon. Nous voulons trouver une solution cohérente, qui ne bouleverse pas le principe de la Rosp et qui ne pénaliserait pas les médecins. »
Plusieurs options sont sur la table : l'application d'un coefficient majorateur qui compenserait les indicateurs en baisse ou l'extension de deux mois la période d'observation de la patientèle (pour la gonfler).
La Cnam espère parvenir rapidement à un consensus avec les syndicats pour pouvoir procéder au versement de la prime en avril, comme chaque année. « Sans accord, la ROSP sera calculée et versée dans les conditions de droit commun, prévient Julie Pougheon. Nous devons donc trouver la meilleure des solutions. »
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