Moins d’agressions mais des faits plus violents. C’est le bilan que dresse l’Ordre national des pharmaciens dans son panorama annuel sur la sécurité des pharmaciens d’officine. Selon les chiffres dont fait état l’Ordre, 131 agressions ont été déclarées en 2015, soit 21 de moins qu’en 2014. Difficile toutefois, pour l’Ordre, de se satisfaire de cette baisse de 13,8 % par rapport à 2014, dans la mesure où le nombre d’agressions par arme à feu stagne (elles représentaient 14 % des agressions en 2015, contre 15 % l’année précédente). Par ailleurs, l’Ordre reste prudent par rapport à ces chiffres. « Ce nombre est largement sous-estimé car les pharmaciens n’ont pas toujours le temps ou l’envie de déclarer leur agression », estime Alain Marcillac, référent sécurité de l’Ordre.
Alors que le vol de caisse constitue toujours le tiers des motifs d’agressions déclarées, et ce en dépit du fonctionnement financier essentiellement dématérialisé, l’Ordre pointe une nette augmentation des agressions liées aux difficultés de la prise en charge. Tel est le cas d’un patient qui souhaiterait bénéficier du tiers payant alors qu’il ne dispose pas de Carte vitale conforme. Ou encore de celui qui se voit refuser la délivrance de médicaments faute d’ordonnance conforme. « Le pharmacien doit gérer de plus en plus la souffrance de la population » qui, aux yeux d’Alain Marcillac, « se reporte sur le pharmacien souvent avec agressivité ».
S’agissant de la violence exercée à l'encontre des médecins, les résultats de l'observatoire du CNOM pour 2015 devraient être publiés à l’automne prochain. En 2014, l’Ordre avait recensé 901 agressions, un chiffre en légère baisse par rapport à 2013 où il s’établissait à 925.
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