Entre 25 et 28 euros, les syndicats affinent leur mot d'ordre tarifaire

Publié le 18/12/2015
Les trois syndicats lors de la conférence de presse annonçant leur enquête

Les trois syndicats lors de la conférence de presse annonçant leur enquête
Crédit photo : phanie

Mouvement tarifaire, grève administrative, déconventionnement ? À partir des réponses reçues dans le cadre de leur consultation, l’Unof, MG France et la FMF devraient bientôt faire le choix des actions qu’ils entendent mettre en œuvre dès le début de l’année prochaine. Près d’une semaine après avoir été mise en ligne, cette consultation a déjà recueilli plus de 4 000 contributions. Un nombre suffisant aux yeux de différents responsables syndicaux qui vont clore leur enquête et s’atteler, ce week-end, au décryptage des résultats. Si des grandes lignes se dessinent d’ores et déjà, reste à savoir ce qu’il adviendra de l’unité (presque parfaite) des organisations syndicats. Car une inconnue demeure : ce regroupement tripartite sera-t-il suffisamment fort pour résister à la guerre du chiffre… Celui du mouvement tarifaire.

La profession en ordre de marche vers un mouvement tarifaire

De l’action, c’est certain qu’il y en aura dans quelques semaines. « Très clairement, les médecins sont pour démarrer dès début janvier », affirme Luc Duquesnel, à l’origine de l’initiative. En effet, « le degré de mobilisation des médecins est de 90 % », pointe, à première vue, Jean-Paul Hamon. Pour le leader de la FMF, « ça montre que les médecins sont bien remontés ». Et d’assurer que « plus de 80 % sont pour un mouvement tarifaire et/ou une grève administrative, une grève de la collaboration avec l’Assurance maladie ». En ce sens, Claude Leicher estime que « globalement, le C à 25 euros est assez largement partagé, par deux tiers (N.D.L.R. : des répondants) ». Pour le président de MG France, « certains médecins disent que ça n’est pas assez, mais sont-ils prêts à mettre en œuvre une valeur plus importante ? » Lui plaide, depuis le printemps dernier, en faveur d’un C à 25 euros, synonyme d’équité tarifaire, « une position simple et claire qui met généralistes et spécialistes sur un pied d’égalité ». Et un mot d'ordre toujours d'actualité, rappelle-t-il sans attendre 2016. « Il y a des gens qui répondent 25 euros, d’autres 28 euros », souligne Jean-Paul Hamon qui pencherait davantage pour la seconde hypothèse. Autrement dit un C à 25 euros auquel s’ajouteraient les trois euros de la majoration de coordination. Quant au président de l’Unof, il se refuse, pour l’instant, à toute annonce chiffrée. « On s’en remettra aux réponses des médecins », assure Luc Duquesnel pour qui la valeur du C ne pourra être donnée qu’après avoir dépouillé les résultats de l’enquête.

Le déconventionnement : solution ultime pour une part "non négligeable" de médecins

Au-delà d’un mouvement tarifaire, les médecins étaient appelés à se prononcer sur un éventuel déconventionnement. « Position plus extrême » que celle sur la valeur du C, elle obtiendrait l’assentiment d’environ 20 % des répondants, selon Claude Leicher. Assimilé par Luc Duquesnel à une « bombe atomique », le déconventionnement tenterait « une toute petite minorité, ce qui n’est pas surprenant, mais pas négligeable non plus ». Une appréciation que partage Jean-Paul Hamon. Cette « part pas négligeable » s’élèverait, selon ses calculs à près de 63 %, addition faite entre les « 49 % qui sont prêts se déconventionner » et les « 14 % qui ne sont pas loin de le faire ». Et « ça, c’est vraiment nouveau » pour le président de la FMF qui affirmait, il y a quelques jours, que le « kit de déconventionnement » disponible sur le site de son organisation gagnait chaque jour en nombre de vues.

Unis ou en ordre dispersé, les syndicats annonceront, en début de semaine leur plan d’action pour la rentrée. Avec comme objectif principal : faire en sorte d’avoir du poids pour aborder, en position de force, les prochaines négociations conventionnelles.

Luce Burnod

Source : lequotidiendumedecin.fr