Comme chaque année depuis 2007, le Conseil national de l’Ordre des médecins a livré cette semaine ses données et commentaires sur la démographie des médecins. Selon l’Atlas 2013 de la démographie médicale, la situation est toujours préoccupante, mais pas si catastrophique.
Globalement, quoique l’offre de soins se maintienne, elle repose en effet beaucoup sur les médecins seniors. Au 1er janvier 2013, alors que le nombre de médecins en activité enregistre une légère baisse (-0,2 % par rapport à 2012), celui des retraités actifs est en forte augmentation (+300 % en six ans). Si l’on s’en tient à l’activité régulière, l’Ordre retient encore une très légère progression, passant de 199 419 en 2013 à 199 852 en 2018. Les effectifs évoluent différemment selon la spécialité : - 5,52 % pour les généralistes contre +5,84 % pour les spécialistes.
Concernant les premiers, il est malheureusement clair que le nombre de nouveaux arrivants ne devrait pas combler le nombre de départs à la retraite. Le tableau est le suivant : les 91 539 médecins généralistes en activité régulière sont plutôt âgés (52 ans en moyenne) et près d'un quart d'entre eux (24,8 %) sont susceptibles de partir à la retraite d'ici à 2018.
Quelques lueurs d’espoir viennent toutefois éclaircir le tableau. D’abord, l’accroissement du numerus clausus a permis une augmentation de 4,5 % de nouveaux inscrits en un an. Ensuite, la nouvelle génération ne semble pas être aussi rétive qu’on le dit à l’exercice libéral, même si ses effectifs tardent tout de même avant de visser leur plaque.
Un faisceau de signes encourageants
En comparaison des autres spécialités, c’est particulièrement vrai pour la médecine générale. Alors qu’en moyenne, toutes disciplines confondues, seul un jeune sur dix opte pour le libéral une fois thésé, ils sont près d’un quart (23%) dans ce cas chez les généralistes. Cinq ans plus tard, 35 % d’une génération exerce sur le mode libéral, une proportion qui se monte à 45,5% chez les généralistes.
« Avec ces chiffres, on balaie un certain nombre d’idées reçues concernant l’installation des jeunes en libéral.
Ce qui est encourageant », constate le Dr Patrick Romestaing, président de la Section santé publique et démographie médicale de l’Ordre. Certes, le pourcentage des généralistes installés en libéral au bout de cinq ans d’inscription à l’Ordre n’atteint pas la moyenne des médecins généralistes qui exercent en libéral (59 %), mais doucement, on semble s’en rapprocher (voir aussi notre dossier sur les collaborateurs libéraux)...
Autre signe encourageant : le devenir des remplaçants. Une population très liée au sort de la médecine générale, puisque sept médecins remplaçants « actifs » sont qualifiés en médecine générale. Mais, loin d’être définitif, ce statut apparaît pour beaucoup comme une transition dans la carrière d’un jeune médecin. La durée du remplacement avant l’installation est en moyenne de 2,6 ans. On apprend, en effet, que, cinq ans après leur première inscription à l’Ordre, 68 % des remplaçants ont arrêté cette activité au profit d’une activité régulière. Seuls 26 % continuent d’exercer en tant que médecins remplaçants. Comme quoi, l’image du remplaçant professionnel n’est plus si vraie.
Du mieux dans les départements ruraux
Enfin, dernière bonne nouvelle et assez surprenante encore : les départementaux ruraux aussi parviennent aussi à fixer définitivement leurs remplaçants. En moyenne, 70 % des médecins nouvellement inscrits au cours de l’année 2007 se sont installés trois à quatre ans plus tard dans leur département de première inscription, y compris dans les campagnes. À titre d’exemple, la Dordogne, les Vosges, le Tarn-et-Garonne et l’Allier ont conservé en exercice libéral/mixte l’intégralité de leurs médecins qui se sont inscrits pour la première fois au cours de l’année 2007. Une tendance « encourageante » selon l’Ordre mais qui ne se vérifie malheureusement pas pour tous les départements (voir aussi le Répertoire partagé des professionnels de santé publié par la Drees début mai).
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