Fin de la rémunération pour le recueil de données de santé publique ? Les biologistes montent au créneau

Publié le 20/02/2024
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Crédit photo : BURGER / PHANIE

C’est le Syndicat national des médecins biologistes (SNMBO) qui a dégainé le premier. Dans un communiqué publié ce lundi 19 février, le syndicat interpelle directement Santé publique France(SPF). En cause, l’absence apparente de rémunération des biologistes pour leur alimentation des données de santé publique dans la nouvelle plateforme LABOé-SI.

Depuis l’hiver 2023, ce dispositif remplace l’ancien SI-DEP (système d’information de dépistage populationnel) qui avait permis de suivre l’évolution de l’épidémie de la Covid-19. SI-DEP prévoyait une cotation d’un B3, soit 0,75 euro, pour le recueil, la vérification et la transmission des données sur la seule Covid-19. Mais « avec la nouvelle plateforme, cette cotation ne semble plus d’actualité alors que les données à transmettre s’amplifient », relève le syndicat des médecins biologistes. LABOé-SI, actuellement en phase de test, est prévue pour permettre un suivi épidémiologique qui portera sur les infections respiratoires aiguës (Covid-19, grippe, VRS) et sur les arboviroses (dengue, chikungunya, Zika et Nil occidental).

Indemnisation du suivi épidémiologique

« Nous rappelons que LABOé-SI est le fruit du retour d’expérience de SI-DEP, qui centralisait les résultats des tests biologiques de dépistage de la COVID-19 par les laboratoires de biologie médicale », insiste le Dr Jean-Claude Azoulay, président du SNMB. « La collecte nationale de données provient du travail des biologistes. Il nous paraît essentiel de les indemniser et de reconnaître ainsi leur contribution majeure au suivi épidémiologique ».

Il n’est pas le seul à le penser. Le président du syndicat des biologistes (SDBIO), François Blanchecotte est lui aussi passablement remonté. « Lors de la mise en place du SI-DEP, nous avions été associés aux travaux. Avec LABOé-SI, il nous est demandé de mettre en œuvre les choses très rapidement, sans nous faire participer aux réunions du comité de pilotage, ni nous rémunérer pour les données que nous recueillons ».

D’ailleurs, le président du SDBIO doute fortement que cette nouvelle plateforme sera pleinement opérationnelle pour les Jeux olympiques, date d’arrivée avouée à demi-mot par les pouvoirs publics. Reste à savoir si SI-DEP, qui a fait ses preuves, sera réactivée d’ici là pour faire face à l’échéance.


Source : lequotidiendumedecin.fr