Objectif 4 000 maisons de santé en 2027 : le gouvernement met 50 millions de plus sur la table !

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Publié le 13/06/2023
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Crédit photo : PHANIE

« C'est bien que le gouvernement appuie l'accompagnement des maisons de santé car c'est une priorité pour structurer les soins primaires », se félicite ce mardi le Dr Pascal Gendry. Le président d'AvecSanté (avenir des équipes coordonnées) salue les dernières annonces du plan d'Agnès Firmin Le Bodo qui vise à atteindre l'objectif de 4 000 structures pluriprofessionnelles d'ici à 2027.

Début 2023, exactement 2 251 maisons de santé pluripro (abritant 32 000 professionnels) étaient en fonctionnement (et 300 en projet). Cela revient donc à créer « environ 450 MSP par an », a évalué la ministre déléguée en charge de l’organisation territoriale et des professions de santé, lors d'un déplacement lundi à Sisteron (Paca) pour inaugurer une nouvelle maison de santé. Pour consolider l'implantation de ces structures « selon leur degré de maturité », le ministère a sorti son carnet de chèque. Une enveloppe de 50 millions d'euros doit accompagner les nouveaux projets de création ou d’agrandissement.

Soutenir les porteurs de projet

Il s'agit principalement de financer directement les projets immobiliers pour la construction des « MSP de demain », lieux de soins « modèles » et « attractifs » (en termes de sécurité, d'accessibilité ou de performance environnementale). En pratique, l'enveloppe dédiée sera de 45 millions d'euros (15 millions par an pendant trois ans) pour près de 150 projets – subvention complétée par les collectivités territoriales et partenaires locaux. 

Le plan prévoit aussi de soutenir de façon « personnalisée » les porteurs de projets, particulièrement dans la phase chronophage d'élaboration du projet de santé et architectural. À ce titre, la fonction de coordination sera financée (dès le début du projet) dans chaque agence régionale de santé, afin de venir en appui des médecins qui souhaitent se lancer. « L'accompagnement des porteurs de projet dans cette phase de démarrage est important et complémentaire de l'appui au niveau de la Cnam », explique le Dr Gendry. Il souligne que le plan vise surtout à développer de nouvelles équipes et non celles qui fonctionnent déjà bien puisque ces dernières bénéficient de l'aide conventionnelle à condition de signer le contrat avec l'Assurance-maladie (ACI). La mise en place d'un « accélérateur MSP », porté par la Cnam, afin de répondre aux besoins méthodologiques va dans le même sens.  

Protocoles, salariat, IPA… 

Parallèlement, le plan acte une batterie de mesures pour faciliter l'exercice coordonné dans ces structures et en faire les « moteurs de la transformation des soins primaires ». Cette mutation passe par l'incitation financière à la mise en place de protocoles de coopération au sein de ces MSP, le développement du salariat en Sisa (société interprofessionnelle de soins ambulatoires) et surtout la possibilité pour la maison de santé d'employer un assistant médical ou une infirmière de pratique avancée (IPA) « au nom de l'ensemble des professionnels ». Des travaux sont promis pour reconnaître la fonction de coordinateur de MSP (et les faire monter en compétences). 

Parce que les MSP sont des structures « parfois fragiles », il est prévu aussi de limiter la responsabilité financière des soignants associés « à leur seul apport professionnel » dans la Sisa (afin de réduire leurs risques) et d'autoriser le fait d'avoir un seul médecin pendant trois ans – au lieu d'un an – avec un minimum de deux paramédicaux associés (en cas de départ d'un médecin par exemple le temps de trouver un autre confrère).  « Cela correspond à nos demandes depuis plusieurs années et ce sont des signaux forts pour contribuer à basculer le curseur vers l'exercice coordonné », explique le Dr Gendry.

MSP = 600 patients supplémentaires vus par an !

À l’appui de son plan, le ministère fait valoir qu'un médecin exerçant en maison de santé reçoit davantage de patients qu’un médecin en exercice isolé. L’ouverture d’une MSP équivaudrait à « 600 patients supplémentaires vus chaque année », assure le ministère. « Atteindre 4 000 MSP, calcule Ségur,  permettra donc à 260 000 patients supplémentaires de voir un médecin généraliste, soit plus d'un million de patients nouveaux d'ici 2027 »


Source : lequotidiendumedecin.fr