Huit généralistes sur dix se considèrent responsables de l'ensemble du contenu de l'ordonnance de leurs patients, y compris pour les traitements initiés par les spé. Et heureusement, car ils sont aussi très nombreux (85%) à penser que le suivi de leurs patients multimorbides par différents spécialistes accroît le risque d'interactions médicamenteuses.
Selon cette nouvelle étude de la DREES, réalisée à partir du panel de généralistes de trois URPS (Paca, Poitou-Charentes et Pays de Loire), une même proportion (85 %) s'estime bien informée de l'ensemble des médicaments pris par ses patients. Mais seule la moitié pense que les spécialistes d'organes le sont aussi. Par ailleurs, la quasi-totalité de la profession se "sent à l'aise" pour déprescrire le cas échéant les médicaments qu'ils jugent inappropriés. Même si seuls 35 % le font souvent ou très souvent et 63 % parfois. Les praticiens hommes y étant plus enclins que les femmes.
Dans ce domaine pourtant, la pression vient encore et toujours des patients eux-mêmes. C'est du moins ce que pensent 84 % des médecins de famille, selon lesquels les patients attendent d'eux des prescriptions médicamenteuses. 62 % des praticiens présumant même que leur malade pourrait ressentir l'arrêt d'un produit prescrit depuis longtemps comme un abandon de soins !
Dernier enseignement de cette étude : quand on est généraliste, on s'informe sur le médicament d'abord en lisant la presse scientifique, mais aussi via les logiciels d'aide à la prescription (cités par 71 % en moyenne, mais davantage chez les jeunes), et dans une moindre mesure (65 %) par les informations émanant de l'Agence du médicament ou par les sites internet médicaux. Le ministère de la Santé, les VM, les labos ne sont mentionnés qu'ensuite. Et la HAS ? Ses guides de prise en charge des maladies chroniques remportent un réel succès d'estime : les trois quarts des médecins interrogés estimant que cela leur procure une aide concrète pour la prise en charge des patients multimorbides. Pour autant, seul un tiers s'appuie sur ces outils "souvent ou très souvent" et 80 % considèrent que ces recos sont difficiles à appliquer.
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