Courrier des lecteurs

TDR, pharmacien prescripteur : des questions sans réponses

Publié le 15/04/2019

La médecine française est en train de tomber bien bas pour des problèmes de pénurie médicale. Je n'ai rien contre les pharmaciens, mais à chacun son domaine : le pharmacien pour la chimie et le médecin pour la clinique. Qu'est-ce que cette médecine au rabais, fondée sur un prélèvement vite fait, sans interrogatoire médical ni examen du patient ?

Que deviennent l'examen clinique du patient, la recherche de ses antécédents, ses allergies et ses traitements actuels ou passés si importants dans le diagnostic et dans le choix du traitement ? Diagnostic positif équivaudra à antibiotique X choisi par le pharmacien. Durée ? Surveillance de l'efficacité et des effets secondaires éventuels ? Au fait, quel sera l'antibiotique choisi par le pharmacien ? Le moins cher ou celui qui lui apportera la plus grosse marge ce qui s'ajoutera à sa rétribution ? Ou celui imposé par l'administration…

Si une angine est contagieuse, qui délivrera l'arrêt de travail ? Le pharmacien, un formulaire automatique ? En cas de complication liée au traitement ou au diagnostic, qui sera responsable devant les tribunaux ? L'administration ? Ou le pharmacien prescripteur… qui n'est pas habilité à prescrire puisque non médecin ?

À quoi sert le conseil de l'ordre des médecins s'il ne réagit ni aux risques courus par le malade, ni aux problèmes de responsabilité en cas d'erreur de médicament ou de complication liée aux antécédents ?

À quand une machine qui examinerait le prélèvement du patient et délivrerait un nombre de comprimés, pourquoi pas ?

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Chantal Perdrix

Source : Le Quotidien du médecin: 9741