La première année de la crise sanitaire aura eu un impact particulièrement négatif sur le portefeuille des médecins libéraux et notamment celui des généralistes.
Avec des cabinets de ville désertés lors du premier confinement, il n’est pas surprenant de constater une baisse globale des bénéfices non commerciaux (BNC) des médecins libéraux pour les revenus de l’année 2020. D’après les chiffres, publiés ce mardi 15 février par la Carmf, pour l’ensemble des médecins libéraux, les revenus sont en baisse en moyenne de 5,73 % par rapport à 2019. À cela s’ajoute une légère inflation en 2020 (0,48 %) qui accentue encore la baisse, qui pour l’ensemble des spécialités est donc en moyenne de 6,21 % en euros constants.
Et les généralistes ne sont pas épargnés. Pour les 60 752 déclarés, leurs revenus enregistrent une baisse de 3,36 % avec une BNC moyen de 73 820 euros contre 76 384 euros en 2019. La baisse est de 3,46 % pour les 58 154 généralistes en secteur 1 et de 1,47 % pour les 2 598 en secteur 2.
Les pertes sont encore plus importantes pour les spécialistes, en moyenne 7,99 %. Ce sont les anapaths (-19,6 %), les ophtalmologues (-15,3 %) et les cancérologues (-14,65 %) qui sont les plus touchés.
Double peine pour les libéraux
Cette baisse était malheureusement prévisible avec le ralentissement de l’activité des cabinets de ville, particulièrement au printemps 2020. Et les dispositifs mis en place pour aider les médecins libéraux n’auront permis que d’amortir partiellement le coup. Au-delà de l’allégement des charges, le dispositif d'indemnisation de la perte d’activité (Dipa) proposé par l’Assurance maladie aura été sollicité par 203 000 professionnels de santé en 2020. En moyenne, la Cnam aura versé au titre du Dipa 7 600 euros aux médecins libéraux, même si 25 000 ont été concernés par des remboursements d’indus.
Pour le président de la Carmf, le Dr Thierry Lardenois, cette année 2020 aura été celle de la double peine pour la médecine libérale. « Exposée comme jamais dans l’histoire, la médecine libérale perdait en 2020 des suites de l’épidémie 92 des siens, victimes de leur vocation et de leur devoir. Mais fallait-il en plus que les revenus de notre profession baissent de 5,73 % par rapport à 2019 ? », exprime-t-il. Il appelle donc à « valoriser dignement à l’avenir », la médecine libérale et à la considérer « à sa juste valeur ».
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