Une solution, s’appuyer sur des prestataires de service

Par
Publié le 07/12/2018
Article réservé aux abonnés

Pour faire face à leur charge de travail, certains médecins n’hésitent pas à externaliser la gestion de leurs tâches administratives. À Strasbourg, Sophie Duclos, infirmière de formation et ex-coordinatrice d’un syndicat d’internes et d’une maison de santé, a lancé il y a deux ans Enfin lundi. Cette entreprise vient en aide aux médecins submergés par l’administratif. « Ces tâches sont très lourdes pour eux. Ils n’aiment pas les faire, en comprennent difficilement le sens et c’est un facteur aggravant de risque de burn-out », analyse-t-elle. Elle propose un service à la carte, allant du secrétariat au traitement des impayés en passant par la synthèse de dossiers patients grâce à son expérience de professionnelle de santé. Bref, elle s’occupe de « toute la pile de choses qu’ils n’ont pas envie de gérer ». Payée à l’heure, le montant de la prestation étant dépendant de la technicité de la tâche, Sophie peut intervenir ponctuellement, en cas de coup dur, ou plus régulièrement. Elle travaille notamment avec le Dr Ernst (lire ici) six heures par mois, principalement pour gérer les impayés. « Je viens pour une heure, quatre heures, une journée, une semaine… C’est une charge mentale et une responsabilité en moins pour le praticien. » Une alternative moins coûteuse pour le médecin seul que de rémunérer un secrétariat à l’année.

Économies Depuis septembre, l’entreprise nantaise Envolib s’est aussi lancée sur ce marché. Ses fondateurs, le Dr Julie Chevallier, dermatologue, et Yoann Launay, entrepreneur, proposent à la fois un accompagnement à l’installation pour les jeunes médecins et une aide pour libérer du temps médical. Ils s’occupent essentiellement d’optimiser la gestion du cabinet. « Le médecin n’a ni la formation ni le recul sur tout un tas d’aspects de la construction de l’entreprise. Souvent, par manque de temps, il va au plus simple », constate Yoann Launay. Le généraliste peut par exemple ne pas négocier ses contrats de chauffage du cabinet, ne pas comparer les offres pour ses travaux d’aménagement, ne pas faire la chasse aux meilleurs prix pour les achats (draps de consultation, matériel…). Envolib propose d’être un interlocuteur privilégié pour s’occuper de tout ça à la place du praticien. « Un euro payé à notre entreprise permet de récupérer deux euros sur les charges du cabinet », assure Yoann Launay. Pour une installation prise entièrement en charge par Envolib, la prestation peut coûter jusqu’à 12 000 euros. Un investissement qui permet de faire « près de 30 000 euros d’économies sur les 10 premières années d’exercice », ajoute le patron. L’entreprise propose également de mettre en relation le praticien avec un comptable, un cabinet de recrutement, un avocat… à la demande. « Le but est de devenir un interlocuteur privilégié du médecin afin de limiter le nombre d’intervenants et lui faciliter la tâche », conclut Yoann Launay.


Source : lequotidiendumedecin.fr