Inauguration d’une maison de santé inédite en Côte d’Or

Publié le 13/08/2015

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Il aura fallu huit ans pour que l’idée du Professeur Jean-Noël Beis prenne enfin vie. Ce généraliste de Chenôve (Côte d’Or) et directeur du département de Médecine Générale de Dijon souhaitait créer une maison de santé avec un volet universitaire pour la formation des médecins. En juillet la Maison Universitaire de Santé et de Soins Primaires de Chenôve (MUSSP) était inaugurée, ses portes ayant été ouvertes dès mars. « La volonté du Pr Beis était un peu de monter le pendant ambulatoire du CHU » explique Clélia Lurier directrice de la structure. A Chenôve l’offre de soins n’est pas mauvaise mais dans le quartier de Mail où la MUSSP est implantée le niveau de santé n’est pas bon. « C’est un quartier avec un niveau de précarité fort donc l’objectif est d’avoir une offre de soins accessible. » La MUSSP propose une approche pluridisciplinaire avec des généralistes, des infirmières, une sage-femme, des dentistes et un laboratoire d’analyses, mais le projet porte aussi une dimension plus large et la volonté de faire le lien avec le secteur social. « On devrait accueillir prochainement la permanence d’un travailleur social, pour aider des patients sur l’ouverture des droits par exemple » souligne Clélia Lurier.

MSU et projets de recherche

Le volet universitaire qui fait la particularité de la structure s’incarne notamment dans la formation. Tous les généralistes sont maîtres de stages pour les externes, les internes et les SASPAS (Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisé). À côté de ça, la MUSSP développe aussi des projets de recherche collaboratifs. En ce moment est par exemple menée une étude sur la mesure ambulatoire de la pression artérielle, des propositions de soins en ambulatoire pour la boulimie et l’anorexie sont aussi faites ou encore une consultation dédiée aux pansements complexes avec utilisation du MEOPA (mélange équimolaire oxygène-protoxyde d'azote). « L’idée n’est pas d’être une superstructure et d’englober le plus de patients et de médecins possible » confie Mme Lurier « on a un peu une dimension de laboratoire et on veut innover en termes de projet. On est aussi une passerelle opérationnelle entre les soins de ville et l’hôpital. On a des projets transversaux en lien avec le territoire ou le CHU. »

La naissance de la structure aura coûté pour l’instant 1,5 million d’euros, en intégrant le budget prévisionnel, et elle aura été notamment portée par l’ARS, un financement du grand Dijon, de la Région, du Département ou de l’UE via le Fonds Européen de Développement Régional.

Amandine Le Blanc

Source : lequotidiendumedecin.fr