Entendu durant deux jours par le nouveau juge d'instruction, l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, soupçonné de 30 empoisonnements dont 12 mortels dans des cliniques de Besançon, a estimé qu'un seul de ces cas relevait bien d'un empoisonnement, mais sans en admettre la responsabilité, selon le parquet.
Le médecin est suspecté d'avoir pollué, entre 2008 et 2017, les poches de perfusion de patients dans deux cliniques privées de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. Des faits que le médecin accusé a toujours nié depuis le début de l'affaire.
Actes malveillants
Selon le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, ce cas remonte au 20 janvier 2017 et représente le dernier fait retenu par la justice. Il s'agit d'un patient que le Dr Péchier avait lui même anesthésié. « ll s'agit d'un empoisonnement avéré puisqu'on a trouvé des anesthésiques locaux dans la poche de paracétamol qui devait être administrée à son patient selon lui », a détaillé le procureur, lors d'une conférence de presse. Pour les autres cas, « c'est peut-être des actes malveillants, mais pas forcément des empoisonnements », ou encore « des erreurs médicales », comme une erreur de dosage ou de produit, avait défendu l'un des avocats du médecin, Me Randall Schwerdorffer.
Lors des auditions, l'ex-anesthésiste a de nouveau contesté fermement toutes les conclusions des experts, dénonçant même un pacte de médecins « anti-Péchier » au sein des cliniques de Besançon pour lui faire porter le chapeau, plutôt que d'admettre des dysfonctionnements internes. Selon le procureur, le médecin a aussi dénoncé des stratagèmes de la part des enquêteurs, du magistrat instructeur et des experts pour tout lui imputer.
À la lumière des dernières déclarations du Dr Péchier, le juge d'instruction envisage de faire procéder à des vérifications complémentaires. L'affaire est donc loin d'être terminée.
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