Trois mois d'interdiction d'exercice avec sursis pour un généraliste signataire de la tribune anti-homéopathie

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Publié le 19/02/2020

Granules
Crédit photo : GARO/PHANIE

Alors que les précédentes plaintes pour anti-confraternité contre les signataires de la tribune de mars 2018 s’étaient soldées par une relaxe ou un avertissement, une nouvelle étape vient d'être franchie dans les sanctions ordinales.

Selon nos informations, la chambre disciplinaire de première instance (CDPI) du Conseil régional de l'Ordre des médecins d'Île-de-France a condamné un médecin généraliste des Hauts-de-Seine à trois mois d'interdiction d'exercice avec sursis.

Ce mercredi, Cyril Vidal, chirurgien-dentiste et président du collectif FakeMed, avait de son côté indiqué au Généraliste redouter une « suspension temporaire d’exercice pour un médecin », évoquant des « fuites ». Information qui nous a depuis été confirmée. « Cette sanction va beaucoup trop loin pour quelqu’un qui s'est contenté de citer le code de déontologie, le code de santé publique et l’Académie de médecine ! », s’indigne Cyril Vidal.

Le responsable de l'association a par ailleurs indiqué que quatre autres praticiens franciliens avaient écopé d’un blâme pour avoir signé cette même tribune réclamant la fin du remboursement des produits homéopathiques. Deux autres médecins qui s’étaient présentés mi-décembre devant la CDPI francilienne devraient connaître sous peu leur sanction. « On peut s’attendre à des résultats différents car il y avait plusieurs jurys », souligne Cyril Vidal.

Une plainte à laquelle s'était associé l'Ordre des Hauts-de-Seine

Au total, sept médecins franciliens s’étaient présentés devant la CDPI d'Île-de-France. L’un d’eux était visé par deux plaintes, l’une du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), l’autre de l’Union collégiale, à laquelle le CDOM 92 s’était associé. C’est précisément ce médecin qui serait interdit d’exercice.

Comme leurs confrères déjà sanctionnés, les praticiens devraient faire appel de la décision de la CDPI francilienne et leur dossier serait alors transmis à la commission disciplinaire du Cnom. Celle-ci devrait d'ailleurs rendre ses premières décisions (concernant des plaintes similaires traitées début 2019) en avril 2020.

FakeMed va contacter Olivier Véran

Aux yeux de Cyril Vidal, cette décision est entâchée d'un conflit d'intérêt car l'un des jurys de la CDPI d'Île-de-France comportait un homéopathe : « Cette personne aurait dû se récuser. Cela interpelle également sur l'inclusion des homéopathes et des pratiques de soins non conventionnelles dans les conseils de l'Ordre en général. »

Au-delà des procédures contentieuses en cours, le président de FakeMed souhaiterait s'entretenir avec Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé, pour évoquer avec lui le sujet des médecines non conventionnelles. « Il a l'air intéressé par ce sujet. Nous comptons le rencontrer pour faire avancer les choses, étant donné l'inertie de l'Ordre », poursuit-il.