La CSMF de la convention à la contestation

Publié le 11/09/2015
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les bonnes cartes…

C’est un peu le paquebot de la profession. Syndicat historique, la CSMF présente des listes pour les 3 collèges dans les 17 régions. Un sans-faute révélateur de son implantation sur le terrain. La CSMF a négocié et signé la dernière convention et peut se prévaloir de la majoration pour personnes âgées (MPA) et de la ROSP, qui ont permis aux généralistes de voir leur rémunération augmenter. À la tête de l’Unof, la branche généraliste de la Conf, Luc Duquesnel (photo) cultive une image terrain issue des coordinations de 2002. Ce qui lui confère une image combative que le slogan de cette campagne – « un Tour de France pour un tour de force » – confirme.

La CSMF est également à l’origine du mouvement des fermetures des cabinets, en décembre dernier. Prônant la réécriture de la loi de santé, elle n’a pas manqué de se mobiliser pour manifester son opposition. Elle a d’ailleurs à nouveau pris ses distances en juin, appelant dès le départ au boycott de la Conférence nationale de santé voulue par Manuel Valls. Avec 9 présidents d’URPS sortants, l’Unof fait figure de syndicat structuré, expérimenté et capable de gérer les URPS. Et les déplacements prévus « dans chaque région de France en combi » tout au long du mois ajoutent à cela de la proximité avec les médecins.

et les moins bonnes

Mais face à une organisation polycatégorielle se pose nécessairement la question de la défense des généralistes par rapport aux autres spécialistes. La CSMF échappe d’autant moins à la critique qu’elle fait partie des signataires de l’avenant 19. Celui-ci prévoit une majoration (MPC) dont sont exclus les généralistes : MG France ne manque jamais de le rappeler… De façon plus générale, la CSMF signe souvent les conventions ; c’est la rançon de sa notoriété, mais une attitude contractuelle jamais évidente à assumer en temps de campagne, la base y voyant parfois une façon de pactiser avec les pouvoirs publics. « Je remarque que les autres syndicats ont aussi signé », note Luc Duquesnel selon qui « c’est facile de ne pas signer quand on sait que d’autres signent ». Et de rappeler le côté « protecteur » de la convention qui n’est pas le fruit d’« une compromission » mais d’un « compromis ». Même si l’Unof s’est positionnée sur le sujet des rémunérations, au printemps, elle l’a fait plutôt timidement. Le sujet revient en force aujourd’hui, mais l’accusation de revendication électoraliste n’est pas loin.


Source : lequotidiendumedecin.fr