Le SML entre hyperactivité et quête d’identité

Publié le 11/09/2015
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les bonnes cartes…

Il n’a pas fallu beaucoup de temps à Éric Henry pour imprimer sa marque de fabrique au SML. Foin des atermoiements de son prédécesseur, le généraliste a positionné son syndicat en première ligne dans l’opposition à la loi de santé. Créant le Mouvement pour la santé de tous, rassemblement d’une quarantaine de syndicats, Éric Henry (photo) et ses troupes sont de toutes les manifestations. Quitte à ce que ces militants reconnaissables à leurs casquettes bleues et mégaphone dérangent. « ça perturbe mais les gens sont impressionnés », croit savoir Éric Henry. Le syndicat surfe sur la personnalité forte de son président qui l’assume. Pour Éric Henry, « quand les gens choisissent un président, c’est pour ses qualités et ses défauts ». « Quand je joue, je gagne », clame ce Breton têtu qui avait explosé les compteurs de suffrages dans sa région aux dernières élections. En l’occurrence, il souhaite faire profiter son groupe de sa « rapidité » et de son « hyperactivité ». Éric Henry multiplie les prises de positions, car « dans le monde numérique où tout s’accélère, il faut s’immiscer dans des discussions qui ne sont a priori pas estampillées “médical” ». Il n’exclut pas non plus de rencontrer les agriculteurs. Comme un politique en campagne.

…et les moins bonnes

Quelle place pour la réflexion derrière cet activisme ? Éric Henry l’assure, d’autres adhérents du SML sont d’un tempérament plus calme, assurant au syndicat une stabilité. Et il ne compte d’ailleurs pas s’empêcher de s’agiter car, à ses yeux, « de la perturbation naît le questionnement ». Reste son combat militant pour le retrait de la loi. Un positionnement jusqu’auboutiste, censé séduire le plus grand nombre de confrères, mais qui peut apparaître perdu d’avance, les sénateurs débattant du projet de loi dès lundi. Syndicat en reconstruction, le SML a aussi du mal à se distinguer des syndicats concurrents : longtemps, la CSMF lui a fait de l’ombre et aujourd’hui dans sa stratégie de critiques tous azimuts, c’est la FMF qui le gêne. Certes, il conserve une originalité certaine avec la défense des médecins en secteur 2, voire 3, ainsi que les médecins à exercice particulier (MEP). Un créneau qui lui est propre, qui peut évidemment rebuter les généralistes pur jus, mais lui assure, bon an mal an, un matelas d’électeurs non négligeables… Même s’il subit sur ce créneau, la concurrence de l’Union Collégiale, dans le Sud-Est, le Nord et autour de Paris.


Source : lequotidiendumedecin.fr