Liberté d'installation : les jeunes médecins montent au créneau contre un projet de conventionnement sélectif

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Publié le 10/01/2018
Assemblée nationale

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Une nouvelle proposition de loi (PPL) examinée ce mercredi à l'Assemblée en commission menace de revenir sur la liberté d'installation des médecins. Ce texte, présenté par le groupe Nouvelle Gauche, propose de limiter l'installation des médecins libéraux dans les territoires à fort excédent où serait mis en place un conventionnement sélectif. En clair, un praticien ne pourrait s'installer dans une zone surdotée que si un autre s'en va. L'association des maires des petites villes de France (APVF) mais aussi la Cour des comptes et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont récemment demandé une telle mesure. « La régulation est nécessaire, c'est la seule solution qu'on n'ait pas essayée, a déclaré à l'AFP Guillaume Garot, député PS de Mayenne et rapporteur de la proposition de loi. Les mesures incitatives mises en place depuis 15 ans n'ont pas eu les résultats escomptés. »

Ce mercredi en commission des affaires sociales, le parlementaire a affirmé que 4 millions de Français vivaient dans une zone surdotée, selon les nouveaux indicateurs de zonage entrés en vigueur, une statistique qui n'avait jamais été diffusée. 

Même s'il n'a que très peu de chances d'être adopté, n'étant pas soutenu par la majorité présidentielle, ce texte, qui sera examiné jeudi 18 janvier en séance publique, inquiète la jeune génération.

Mesure contreproductive

Étudiants, internes, chefs de clinique et jeunes médecins sont en effet montés au créneau ce mercredi pour s'opposer à cette proposition de loi. « Ce genre de mesure ne peut que décourager les jeunes médecins, les incitant à se tourner vers d'autres modes d'exercice », affirment l'ANEMF, l'ISNI, l'ISNAR-IMG, l'ISNCCA, REAGJIR et le SNJMG dans un communiqué commun.

La jeune génération conteste le diagnostic des parlementaires signataires de la PPL. « Il n'existe pas de zone surdotée en France, les centres urbains sont eux aussi en difficulté. [...] Les mesures incitatives les plus anciennes semblent montrer des résultats prometteurs, leur impact devra, à l'instar des mesures les plus récentes, être évalué... » Les jeunes médecins refusent de « payer » pour les « manquements des politiques publiques antérieures et d'une augmentation trop tardive du numerus clausus » et demandent que soit levés les « freins à l'installation ».


Source : lequotidiendumedecin.fr